Avec l’inflation et l’augmentation des prix à l’épicerie, Amazon peut-il constituer une alternative pour les consommateurs?
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Bien que ses prix compétitifs lui permettent d’être attrayant, faire son épicerie en ligne peut être une importante barrière pour certains.
TVA Nouvelles a comparé les prix de plusieurs de ses produits avec les grandes chaînes d’épiceries.

Le format de deux kilogrammes de beurre d’arachides crémeux de Kraft est vendu à 8,89$ sur Amazon, comparativement à 10,97$ chez Walmart et 11,49$ chez Maxi.

Le bouillon de poulet Campbell’s (format de 900 ml) est quant à lui vendu pour 1,97$ sur Amazon, étant moins cher que Maxi (2,29$) et IGA (2,59$).

Les biscuits Oreo double crème (261 grammes) sont quant à eux à 3$ chez Amazon, soit 28 sous moins chers que Walmart et 49 sous de moins qu’IGA.
Le fait qu’Amazon soit compétitif avec les grandes chaînes ne surprend pas le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.
«Amazon veut développer une clientèle avec l’alimentation, explique-t-il. C’est probablement notre meilleur espoir pour ce qui est d’augmenter la compétition au Canada.»
Changer les habitudes
Afin d’attirer plus de consommateurs, le spécialiste de l'industrie estime même qu’Amazon pourrait vendre des produits à perte.
«On vend peut-être des produits même à perte chez Amazon simplement pour développer des habitudes avec la clientèle d’amener les gens à acheter en ligne, continue-t-il. C’est certain qu’il y a plus de personnes qui achètent en ligne, mais il y a encore plusieurs personnes qui se fient sur les visites en magasin pour aller chercher les aubaines.»
Seulement 1% des consommateurs faisaient leur épicerie en ligne avant la pandémie, rapporte M. Charlebois.
Bien que ce nombre aurait grimpé à près 7% depuis, les personnes rencontrées par TVA Nouvelles ne se disaient pas encore prêtes à faire le saut.
«Je ne suis pas surpris de tout ça, mais je continue à marcher pour aller faire mon épicerie, avance un passant. J’aime mieux encourager un commerce proche de moi qu’un Amazon.»
«Quand on se fait livrer, s’ils n’ont plus le produit en épicerie, ils ne vont pas nécessairement donner une alternative, ils vont enlever le produit de l’épicerie», rappelle une consommatrice.
«Les fruits et les légumes, j’aime ça les voir pour les choisir. S’ils pouvaient garantir une qualité, sur ce point de vue là peut-être que je le ferais», partage un autre passant.
Environnement
L’impact environnemental de la livraison de l’épicerie est également un enjeu, mais demeure toutefois difficile à mesurer.
Même avec des véhicules électriques lors de la livraison, difficile de rivaliser avec les épiceries de quartier cependant, avance le professeur au département d’études urbaines et touristiques à l’UQAM, Ugo Lachapelle.
«En matière d’émissions de GES ou de consommation d’énergie, il est bien difficile de faire compétition à l’accès à une épicerie de proximité à pied ou à vélo», explique-t-il.
La variété limitée de produits alimentaires offerts sur Amazon peut également être un obstacle à son adhésion par le public.