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Les marchés ballotés et les banques dans la tempête après des faillites aux États-Unis

Les marchés financiers tanguent fortement lundi face aux risques de contagion dans le secteur bancaire mondial de faillites survenues aux États-Unis ces derniers jours.

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Wall Street se stabilisait après avoir ouvert en nette baisse et deux séances de fort recul: vers 14h GMT, l'indice Dow Jones prenait 0,25%, le S&P 500 était stable (+0,03%) et l'indice à technologique Nasdaq reculait de 0,17%.

Les places européennes restaient nettement dans le rouge, mais se reprenaient après avoir perdu plus de 3% en début d'après-midi: Paris et Francfort reculaient de 2,35% et de 2,50%. Londres cédait 1,82% et Milan 3,56%, les plus fortes baisses depuis l'été dernier.

Le marché de la dette, perçu comme des placements refuges en cas de crise, connaissait aussi une séance agitée: certains titres d’États, notamment la dette à court terme des États-Unis, affichaient des baisses historiques.

Le pétrole accusait également le coup, avec des chutes plus 4%.

Les investisseurs demeurent fébriles et les cours volatils malgré les efforts pour rassurer des autorités américaines, afin d'éviter la contagion après la faillite de trois banques américaines.

Les Américains peuvent «avoir confiance» en un système bancaire «solide», a déclaré le président Joe Biden depuis la Maison-Blanche, assurant qu'il ferait «tout ce qui est nécessaire» pour qu'il en reste ainsi.

Dimanche, les autorités américaines avaient déjà annoncé que les dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB) allaient être garantis dans leur intégralité et la Réserve fédérale américaine (Fed) s'est engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques pour honorer les demandes de retraits.

«Ce n'est pas un sauvetage fédéral, mais cela apporte des garanties», explique Alexandre Baradez, analyste d'IG.

La confiance dans les banques régionales américaines semble néanmoins brisée après trois faillites ces derniers jours, dont celle de la Silicon Valley Bank. «Seules les grandes banques paraissent sûres», explique à l'AFP Lionel Melka, associé de Swann Capital.

La banque californienne First Republic, qui a lâché 30% en deux séances, plongeait de 67% à l'ouverture lundi, et la Western Alliance de 73%.

Pour Gilles Gibout, d'Axa IM, l'épisode «met en lumière l'impact moins direct de la hausse des taux d'intérêt sur les banques».

Nouvelle séance rouge vif pour les bancaires

Au supplice vendredi, les valeurs bancaires européennes chutaient de nouveau lundi, avec un mouvement encore plus marqué pour les banques perçues comme moins solides: Crédit Suisse dévissait de 14,94%, atteignant un nouveau point bas historique, tandis que l'Allemande Commerzbank plongeait de 14,43%, les françaises BNP Paribas et Société Générale de 5,41% et 6,17% et l'Italienne Unicredit de 9,98%.

HSBC, qui perdait 4,00%, a annoncé lundi matin racheter la branche britannique de Silicon Valley Bank pour une livre, ce qui permet aux clients d'«accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement».

Nouvelle donne pour la Fed?

Cette crise dans le secteur bancaire «change la donne concernant les attentes de la Fed», souligne Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.

Les relèvements brutaux des taux directeurs depuis un an afin de lutter contre l'inflation ont contribué à fragiliser les banques et à ralentir l'activité économique.

Face aux événements, les marchés anticipent désormais un ralentissement de la cadence des hausses de taux de la Fed lors de la prochaine réunion les 21 et 22 mars.

En Europe, «il est difficile de voir pourquoi la BCE ne devrait pas réaliser la hausse de 50 points de base», mais les colombes, partisans d'une politique monétaire accommodante, ont désormais «plus d'arguments» pour la suite, estime Carsten Brzeski, économiste à ING.

Les taux souverains chutaient sur le marché obligataire lundi. Le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans américain était de 3,49%, contre 3,70% vendredi à la clôture, tandis que le taux à deux ans connaissait une chute inédite depuis 1987, de plus de 50 points de base à 4,06%.

La dette allemande à 10 ans se négociait à 2,18% contre 2,50% vendredi à la clôture.

Le dollar reculait face aux autres monnaies: l'euro reprenait 0,56% à 1,0703 dollar et la livre 0,53% à 1,2094 dollar.

Le bitcoin rebondissait de 4,54% à 22.470 dollars, effaçant les pertes qui avaient suivi l'annonce des difficultés de SVB.

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