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Mort des fillettes Carpentier: des bénévoles formés auraient souhaité contribuer aux recherches

Photo d'archives, Annie T. Roussel

Quoi qu’en dise la SQ, les bénévoles spécialisés en recherche et sauvetage auraient pu jouer un plus grand rôle dans la disparition de Norah et Romy Carpentier si on avait fait appel à eux en plus grand nombre assure le président de leur association.

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Guy Lapointe, ancien policier ayant fait 30 ans à la GRC avant de prendre la présidence de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS), a apporté un éclairage intéressant à la reprise de l’enquête publique sur la mort des fillettes Carpentier après une pause de deux semaines.

Tout d’abord, sur les effectifs qu’il aurait pu dégager dès les premières heures de la disparition.

Pendant que la SQ avait 22 policiers spécialisés de la division des mesures d’urgence disponibles pour couvrir la province en entier et que 9 seulement ont été mobilisés à Saint-Apollinaire, M. Lapointe, lui, aurait pu ouvrir les valves.

«On avait une possibilité de 21 bénévoles disponibles cette journée-là [le 9 juillet]», a-t-il indiqué au coroner Luc Malouin.

Seulement quatre appelés

La coordonnatrice régionale de l’association, aussi appelée à la barre, a toutefois ajouté que les autorités n’avaient demandé que quatre bénévoles, alors que sept avaient été convenus au départ.

Et cette demande n’est venue que le matin du 10 juillet, 36 heures après la disparition de Norah et Romy.

«J’ai reçu un appel et on me demandait uniquement quatre membres. Ils m’ont dit : ‘"Si j’en demande 4, c’est que j’en ai besoin de 4"», a témoigné Marie Cauchon, qui n’en revient toujours pas de ne pas avoir été mobilisée plus tôt. La SQ avait expliqué cette décision notamment en raison du risque que pouvait représenter un père en fuite avec ses deux filles.

«Je m’explique mal que c’était dangereux avant le vendredi matin quand on nous appelle, mais que rendu au samedi, il y a des bénévoles spontanés partout à gauche et à droite», a ajouté la coordonnatrice, laissant sous-entendre que le corps policier n’avait pas pris les bonnes décisions au bon moment.

«En priorisant la vie, tu mets le maximum de chances de ton côté.»

«Protéger des jobs»

Guy Lapointe a toutefois sa petite idée sur les raisons expliquant ce manque d’ouverture à se tourner vers les services de son association. Pour lui, il ne fait pas de doute que la SQ agit par orgueil dans un dossier comme celui-ci.

«Je perçois ça comme un préjugé envers le mot bénévole. On veut protéger des jobs», laisse tomber le président de l’organisme qui regroupe près de 700 membres formés à travers la province.

«Oui il doit y avoir plus de policiers spécialisés», ajoute-t-il. «Mais je pense qu’on doit aussi être un partenaire essentiel.»

Qui plus est, les membres de l’AQBRS bénéficient de plus de formations annuelles que certains agents de la SQ a exposé M. Lapointe.

«On a un entraînement par année qui est obligatoire par le ministère de la Sécurité publique, mais chaque groupe en fait en moyenne une dizaine par année», a expliqué le gestionnaire. «Ça en prend une dizaine minimum par année pour être bon.»

Un chiffre appuyé par sa collègue Marie Cauchon. «Moi j’en ferais encore plus.»

Rappelons que des gestionnaires de la Sûreté avaient fait état lors de l’enquête publique du défi que représentait la formation en recherche et sauvetage de patrouilleurs autoroutiers identifiés comme «renforts aux mesures d’urgence».

«On a tenté de faire de la pratique, mais il n’y en a pas eu. Chaque fois qu’on organisait un entraînement et qu’on les invitait, il rentrait une mission et on devait annuler», avait exposé le lieutenant Claude St-Germain.

L’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage

- Fondée en 2001

- 10 districts couvrant l’ensemble de la province

- Entre 650 et 700 membres certifiés

- Financement public de 50 000$ par année

- Formation : 50 heures théoriques et 50 heures pratiques, en plus d’entraînements annuels

- Les membres sont formés en technique de recherche au sol, en cartes et boussole, GPS, profil des personnes disparues, protection d’indices et scènes de crime, etc

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