Les 42 kilomètres de berges qui bordent la rivière des Mille Îles devraient être transformés en parc de conservation métropolitain en 2024 pour mieux protéger ses milieux naturels, jugent les maires des municipalités de la Rive-Nord de Montréal.
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Les communautés alentour souhaitent obtenir un statut de protection reconnu par Québec pour préserver ce milieu avec plus de 385 espèces fauniques, dont 88 qui sont jugés en péril.
Ce lieu inclut notamment le refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles qui protège 10 îles du territoire depuis 1998.
Le projet d’agrandissement du refuge est à l’étude depuis plusieurs années pour le faire passer à plus de 950 hectares. L’année dernière, le maire de Laval Stéphane Boyer s’était déjà engagé à ajouter 568 hectares d’espaces protégés.
Si le projet de parc métropolitain va de l’avant, ce sont toutefois près de 5000 hectares qui pourraient être sauvegardés, soit l’équivalent de près de 7700 terrains de football américain.
«Évidemment la délimitation pourrait varier, il y a des bouts qui pourraient être retirés comme il y a des bouts qui pourraient être ajoutés. Ça dépend des opportunités», a précisé M. Boyer.
Cet espace vert deviendrait alors le plus vaste espace protégé du Grand Montréal. Il permettrait à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) d’atteindre son objectif de protéger 30 % de son territoire d’ici 2030.
Les maires des 10 municipalités alentour, dont Laval, comptent donc mettre les bouchées doubles pour assurer le financement de cette initiative.
Québec voit également d’un bon œil la création de ce parc métropolitain. «Le potentiel qu’offre la rivière des Mille Îles en matière de tourisme de nature est considérable pour la région métropolitaine», a souligné Caroline Proulx, ministre du Tourisme et responsable de la région de Lanaudière.
Déjà responsable de la réserve faunique, l’organisme Éco-Nature se verrait aussi confier la gestion du parc. «L’élan de solidarité envers ce joyau dont nous sommes collectivement responsables nous fait chaud au cœur», a témoigné Christine Métayer, directrice générale d’Éco-Nature, Parc de la Rivière-des-Mille-Îles.

Carte fournie par Ville de Laval
Pas encore de plan concret
Aucune étape de mise en place du projet n’a encore été présentée. Il n’y a pas plus d’indications qui ont été données sur de possibles expropriations de terrains.
Le financement nécessaire pour la création du parc est aussi inconnu. «On ne peut pas chiffrer le montant parce qu’on n’est pas rendus là», a expliqué Massimo Iezzoni, directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Ce dernier a cependant indiqué que les municipalités pourraient demander des subventions dans le cadre du programme de la Trame verte et bleue. «C’est un programme de 150 millions $ sur un horizon de 20 ans.»ENCADRÉ
Qu’est-ce qu’un parc de conservation métropolitain?
• Il s’agit d’un parc situé près des secteurs urbanisés et des circuits de transport collectif ou actif
• Il couvre aussi bien des espaces agricoles que des espaces naturels
• Les citoyens peuvent y accéder pour pratiquer différentes activités, mais doivent faire attention à l’environnement alentour
D’autres parcs métropolitains dans le Grand Montréal
• Corridor forestier métropolitain de Châteauguay-Léry
• Parc écotouristique de l’île Sainte-Thérèse
• Parc métropolitain du Domaine-Seigneurial-de-Mascouche
• Parc métropolitain agricole à Brossard