Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) est officiellement en grève générale illimitée malgré un «blitz» de négociations, cette fin de semaine.
Les discussions se poursuivent néanmoins. La direction a déposé dimanche une offre de règlement et le SPUL présentera une contre-offre lundi.
Plusieurs avancées ont été faites, mais les discussions achoppent toujours sur les demandes monétaires, a indiqué le vice-recteur aux ressources humaines et aux finances, André Darveau, en point de presse lundi matin.
Les professeurs réclament des augmentations salariales de 20% pour la première année, un pourcentage qui grimpe à près de 30% sur quatre ans, a-t-il précisé.
Ces demandes dépassent la capacité de payer de l’Université, qui ne peut pas faire de déficit, a indiqué M. Darveau.
Un choix «déplorable»
Le déclenchement d’une grève générale illimitée est un «choix déplorable qui est lourd de conséquences pour nos étudiants», a affirmé de son côté Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et affaires étudiantes.
«Chaque jour de grève compte et rend plus difficile la reprise» de cours et d’examens d’ici au 30 avril, a-t-elle ajouté.
Il est toutefois trop tôt pour savoir si la session d’hiver sera prolongée.
Le «scénario final va dépendre de la réalité de chaque cours» et pourrait être à géométrie variable, «adaptée à chaque milieu», a-t-elle laissé entendre.
De son côté, le SPUL déplore lui aussi que le blitz de négociations qui a eu lieu pendant la semaine de lecture n’ait pas permis de trouver «un terrain d’entente».
Le SPUL n’a toujours pas trouvé d’accord concluant «sur plusieurs éléments fondamentaux» de son cahier des charges, indique son président.
«L’employeur ne nous a fait aucune proposition satisfaisante concernant notre demande de rajouter 100 postes à notre plancher d’emploi», fait valoir Louis-Philippe Lampron, qui représente environ 1300 professeurs.
C’est une demande à laquelle le syndicat tient mordicus depuis le début des pourparlers.
«L’employeur est au courant du problème de surcharge de travail depuis mai 2022. Nous avons perdu 11% d’employés dans les dernières années, alors que le nombre d’étudiants augmente. Ces besoins-là ne peuvent pas être comblés par des robots», a-t-il ajouté.
De son côté, l’Université Laval rétorque ne pas avoir les moyens de faire de telles embauches.
André Darveau affirme que la taille des groupes n’a pas vraiment augmenté au fil des ans, mais il a reconnu en point de presse que la charge de travail relative à l’encadrement des étudiants a pu augmenter au cours des dernières années.
Le vice-recteur a par ailleurs tenu lundi à rectifier un chiffre véhiculé par le SPUL, qui affirme que l’Université Laval a des surplus budgétaires de 257 millions $.
Il s’agit d’une «mauvaise interprétation des chiffres», puisque ces sommes ont été dépensées ou sont déjà engagées, a indiqué M. Darveau. «On n’a aucun intérêt à faire des surplus», a-t-il lancé.
Alors que le conflit de travail se poursuit, la session en cours continuera de subir des chamboulements.
«Plus ça s’étire, plus ça prendra de temps pour préparer un plan de retour en classe», reconnaît M. Lampron.
Environ 40% des cours offerts cette session-ci à l’Université Laval sont touchés par cette grève.