Jean Lafrenière et sa conjointe, Pauline, étaient un couple uni. Les citoyens d’Amqui les voyaient marcher pratiquement chaque jour au centre-ville avec le sourire, mais le destin a frappé.

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M. Lafrenière est une des deux victimes de l’attaque au camion-bélier. Sa conjointe, Pauline, qui comme d’habitude était à ses côtés, a subi d’importantes blessures aux jambes. Au-delà de toute cette souffrance, elle a perdu son complice.

À quelques pas de la scène de crime, Daniel Thériault, un ami du couple, regarde au loin et il n’en croit toujours pas ses yeux. 

Des voitures de la Sûreté du Québec, des dizaines de journalistes, un centre-ville qui n’est plus l’ombre de ce qu’il était il y a à peine 24 heures, M. Thériault lui aussi souffre.

« Je les voyais marcher régulièrement, ils étaient toujours ensemble. Pauline et Jean étaient en grande forme physique, ils faisaient du camping l’été, c’est terrible ce qui arrive », confie-t-il, les larmes aux yeux.  

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À la recherche d’un logis

Il raconte que le couple avait commencé à se chercher un nouveau logis pour les beaux jours. Les amoureux de longue date pensaient à quitter leur maison, mais les deux tenaient à leur ville paisible.

« Les drames habituellement arrivent dans les grands centres », peut-on entendre sur le terrain. 

« Pauline venait de m’appeler la semaine dernière parce qu’ils se cherchaient un appartement. Ils voulaient demeurer ici, ils aimaient Amqui », dit-il.

Paramédical à la retraite, Daniel Thériault en a vu des accidents et des blessures, mais cette fois, c’est différent.

Ce n’est pas le fruit du hasard, c’est un geste volontaire qu’il n’arrive pas à expliquer, et un sentiment de rage l’anime. 

« Je ne connais pas Steeve Gagnon. Ce que je vois c’est un homme qui était au volant d’un camion qui a percuté des enfants et des personnes. S’il était malade, on va le soigner, mais s’il est reconnu coupable de l’avoir fait intentionnellement, je pense qu’il n’y a pas de peine assez lourde », confie l’homme.

Hommage à l’autre victime aussi

M. Thériault a également tenu à rendre hommage à Gérald Charest, qu’il connaissait aussi. Il souligne la bonté de l’homme qui a travaillé longtemps comme paysagiste pour un entrepreneur à Amqui. 

« Ça ne faisait pas tellement longtemps qu’il avait pris sa retraite. Je le vois encore dans son tracteur, il avait toujours le gros sourire. Tu voyais qu’il était heureux, il avait le sentiment du devoir accompli. Quand il marchait, il envoyait la main à tout le monde », rappelle-t-il.

La présidente du conseil de la Fabrique d’Amqui avait elle aussi de bons mots pour M. Charest. « C’était un bénévole de tous les jours lorsqu’il ne travaillait pas. [...] C’est un monsieur qui était toujours souriant, de bonne humeur, très généreux », a décrit Jeanne D’Arc Voyer.