Après les bénévoles spécialisés en recherche et sauvetage, le syndicat des agents de la faune est également venu se questionner à l’enquête publique sur la mort de Norah et Romy Carpentier sur les raisons ayant poussé la SQ à ne pas requérir leur service lors des recherches.
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Leur président, Martin Perreault, a témoigné mardi avoir lui-même pris le téléphone pour offrir les services de ses agents à la SQ le 13 juillet 2020, soit deux jours après la découverte du corps des fillettes.
De son avis, ses effectifs auraient toutefois été tout indiqués pour prêter main-forte au corps de police provincial dès le jour 1 de l’opération Carpentier.
«Pour les agents, rentrer dans le bois, c’est notre job, ça fait partie de notre quotidien», a expliqué M. Perreault, affirmant «ne pas comprendre» pourquoi l’appel n’est pas venu plus tôt.
«On aurait pu facilement doubler ou même tripler les effectifs», a-t-il souligné au coroner Luc Malouin alors que la question du manque de personnel de recherche a déjà largement été soulevée depuis le début de l’enquête publique.
Quant aux enjeux de sécurité soulevés pour expliquer qu’on n’ait pas fait appel plus tôt aux bénévoles de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS), ils sont invalides dans le cas des agents de la faune, estime leur syndicat.
«On est armés. On a pratiquement le même équipement que les policiers. [...] En fait, à toutes les fois qu’on a à vérifier des chasseurs, ils sont 100% du temps armés», a fait remarquer Martin Perreault.
«Parlez-vous pour le bien public»
L’autre témoin entendu mardi matin, le sergent Yves Roussel, est venu instruire le coroner sur l’entraînement des maîtres-chiens de la SQ, dont il est le responsable. C’est toutefois la relation entre ses membres et les bénévoles de l’AQBRS qui a particulièrement intéressé Luc Malouin.
Le président de l’association, Guy Lapointe, a témoigné lundi que son organisation a des chiens pisteurs entraînés pour la recherche, mais que la SQ avait toujours refusé de certifier ceux-ci.
Le sergent Roussel a tempéré cette position, précisant que des discussions avaient eu lieu par le passé, mais que c’est l’AQBRS qui avait refusé de se plier aux critères d’entraînement de la SQ, pas pour l’animal, mais pour le maître qui s’en occupe.
Le coroner Malouin a alors invité le sergent Roussel et l’AQBRS «à se parler un peu plus».
«Ce serait bon que vous vous parliez parce qu’on n’a jamais trop de monde compétent lorsqu’il y a un drame», a soulevé Me Malouin.
«S’il vous plaît, parlez-vous pour le bien public.»
Enquête suspendue
L’enquête publique, qui prévoyait déjà utiliser des journées de débordements, a été suspendue à la pause du midi mardi en raison d’ennuis de santé du coroner Malouin, affecté pas un bon rhume.
«Cette enquête-là mérite un coroner qui est là à 100%», a-t-il insisté en présentant ses excuses à Amélie Lemieux, la mère des deux petites.
L’enquête reprendra jeudi matin, normalement avec le témoignage d’André Santerre, directeur général adjoint à la grande fonction de surveillance du territoire de la SQ.