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Aînée volée par son fils: il devra rembourser la préposée qui a soutenu sa mère

Palais Laval - Michel Brassard

Photo Michael Nguyen

Un fils indigne qui avait volé sa propre mère malade s’est fait ordonner par un juge de rembourser une généreuse préposée aux bénéficiaires qui avait payé de sa poche pour soutenir l’aînée vulnérable. Il devra en plus passer les 45 prochaines fins de semaine en prison. 

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« Malgré tout le comportement odieux et empreint d’avarice de l’accusé, ce dossier fait ressortir le côté lumineux de la nature humaine. La préposée aux bénéficiaires [...] a réellement été un ange pour la victime », a souligné le juge Serge Cimon, ce mercredi au palais de justice de Laval.

Cette triste affaire de maltraitance d’aîné avait débuté en 2019 quand Lucienne Charbonneau, une dame de 88 ans, a développé de graves problèmes cognitifs, ce qui avait forcé son placement dans une ressource intermédiaire.

Comme elle était veuve, c’est son fils unique Michel Brassard qui s’occupait de ses finances, dont de payer la Villa la Châtelaine à Mascouche.

Fils indigne

Or, même si son fils âgé de 58 ans travaillait comme col bleu à Laval et qu’il avait un bon salaire annuel de 70 000 $, ce n’était pas assez pour lui.

« Il cumulait trop de dépenses pour payer sa roulotte, sa moto, son camion et sa maison, a dit le juge. Étant trop orgueilleux pour demander de l’aide, il a donc décidé de voler sa mère. »

Ainsi, pendant un an et demi, il s’est allègrement servi dans le compte bancaire de sa mère. Il s’est ainsi payé des restaurants des épiceries, tout en payant ses menues dépenses.

Sauf que pendant ce temps-là, il ne payait plus les frais d’hébergements de sa mère, qu’il n’allait même plus visiter. Pire encore, il ne payait plus les frais d’hébergement, et ne subvenait plus aux besoins de sa mère qui n’avait même plus de vêtements convenables à porter.

« Ici, l’accusé ne s’est pas attaqué à un inconnu capable de se défendre, mais bien à sa mère âgée de 88 ans [...] qui n’hésitait pas à l’aider financièrement lorsqu’il éprouvait des difficultés financières », a déploré le magistrat.

Au total, il a volé près de 30 000 $ à sa mère.

Ange gardien

Heureusement, la victime a pu compter sur les employés du système de santé qui ont pris en charge la dame. D’abord en ne l’évinçant pas de la ressource intermédiaire, mais aussi grâce à une préposée aux bénéficiaires, Sylvie New, qui a pris sur elle de s’occuper de la dame.

« Elle payait à ses frais certains produits corporels de base, a noté le juge. De plus, elle prenait le temps de chanter avec elle et lui apportait certaines gâteries culinaires. »

Et c’est grâce à une travailleuse sociale vigilante que les vols du fils ont été découverts.

« Ces individus ont protégé la dame », a souligné Me Lucas Bastien de la Couronne en soulignant qu’en raison de son état de santé, la victime depuis décédée n’avait pas été mise au courant des vols de son fils.

Pas de clémence

Quand il s’était fait prendre, l’accusé Michel Brassard avait cessé les vols et avait commencé à rembourser, mais ça n’a pas empêché sa mise en accusation.

Il avait par la suite plaidé coupable mais selon lui, il ne méritait pas de casier judiciaire. Pour faire pencher la balance en sa faveur, il avait dit au juge qu’il voulait dorénavant être un « snowbird » et voyager en Floride, et qu’un casier judiciaire mettrait ce plan à risque.

Et comme il est toujours à l’emploi de la Ville de Laval, une sentence autre que l’absolution l’empêcherait de devenir superviseur.

Sauf que ces arguments n’ont pas suffi, d’autant plus qu’il a maltraité une aînée.

« Pour le tribunal, les personnes qui choisissent de s’en prendre à des personnes âgées, en raison de leur vulnérabilité, pour les voler sur une longue période doivent être punies sévèrement », a dit le juge.

Ainsi, le juge s’est rendu à la suggestion de la Couronne, qui proposait une peine de 90 jours à purger les fins de semaine, soit pendant presque un an. Brassard devra également effectuer 240 heures de travaux communautaires dans le cadre d’une probation de deux ans.

Il devra également rembourser les montants volés, en plus du 1000 $ dépensé par la préposée aux bénéficiaires qui s’est occupée de la dame pendant que le fils l’avait abandonnée.

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