Une troisième baisse d’impôt profitera davantage aux plus riches et privera le Trésor public de 1,8 milliard par année, ce qui risque de compromettre la qualité des services offerts à la population.
C’est à la conclusion à laquelle est arrivée une étude de l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS) qui estime que la modification fiscale annoncée pour cette année avantagera plus les hauts revenus et ne bénéficiera nullement à 35 % des Québécois.
Selon cette étude publiée mercredi, les personnes dont les revenus atteignent 100 000 $ pourront bénéficier d’un allègement fiscal de plus 800 $ par an, alors que les ménages avec un revenu de 50 000 $ économiseront à peine 328 $ en contribution fiscale.
La baisse d’impôt qui va priver les caisses de l’État de 4,1 milliards $ sur 5 ans intervient dans un contexte économique difficile, alors que le Québec enregistre depuis deux décennies une réduction continue des recettes fiscales qui met à mal les missions sociales de l’État.
Réduire le fardeau fiscal en période d’incertitude économique procède d’une stratégie «irresponsable», en ce sens que les allègements fiscaux ne feront qu’encourager la consommation, sans garanties que cet argent soit injecté dans l’économie québécoise.
«Dans les faits, ces allègements fiscaux profiteront davantage aux personnes qui ont les plus hauts revenus et qui n’en ont pas besoin», a déploré dans un communiqué Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS et coauteur de l’étude.
«Priver le Québec de sommes importantes afin d’accroître le pouvoir d’achat des ménages aisés est déjà fort discutable en temps normal; à l’approche d’un ralentissement économique, voire d’une récession, une telle baisse d’impôt est tout simplement irresponsable», a-t-il expliqué.