Un blocus est en place depuis maintenant trois semaines près de Wemotaci, où des familles de la nation atikamekw tentent de protéger leur territoire de l’exploitation forestière, pendant que le Conseil atikamekw négocie avec Québec.
La famille Petiquay monte la garde sur la route forestière 25. Depuis trois semaines, elle est installée à quelques kilomètres de Wemotaci dans le but de protéger les droits et les terres ancestrales des Atikamekw.
«Ce n'est pas une guerre contre l'industrie forestière, c'est simplement de faire reconnaître nos droits ancestraux», a commenté Lisanne Petiquay.
Les familles atikamekw ont érigé trois barrages le long de la route pour bloquer les opérations forestières.
«On n’est pas contre les coupes forestières. Mais, on est contre les coupes abusives sans l'autorisation des familles. L'autochtone est un expert au milieu de la forêt. Il est capable de faire la planification lui-même. Les coupes forestières, il faut que ce soit fait correctement. Il y a deux communautés qui se sont levées pour dire que ça suffit», a poursuivi Lisanne Petiquay.
Il s'agit du deuxième blocus atikamekw. À Manawan depuis un an, des membres de la communauté tentent de protéger leur forêt. Le Conseil de la Nation atikamekw veut régler la situation le plus rapidement possible, mais la problématique est grande, malgré les ententes d'harmonisation qui existent.
«C'est un droit qui est collectif. Toute la nation doit être impliquée dans ce type de démarche. On ne peut pas y aller à la pièce pour régler ce problème. C'est systémique. C'est un problème qui est généralisé partout sur le territoire», a expliqué Dany Chilton, négociateur au Conseil de la Nation atikamekw.
Des négociations sont en cours avec le ministère des Affaires autochtones et le ministère des Ressources naturelles et des forêts. Le Conseil de la Nation atikamekw espère que certaines des douze recommandations émises en 2018 seront enfin retenues.
Au Cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, on affirme être «en constante communication avec la Nation atikamekw afin de trouver une voie de passage. La négociation en cours doit être cohérente avec les usagers de la forêt autant à la communauté atikamekw, aux entreprises forestières, aux citoyens québécois.»
Le blocus à Wemotaci paralyse les activités forestières. Le Groupe Remabec subit entre autres des impacts. Mercredi, l'entreprise n'a pas retourné les appels de TVA Nouvelles.
De son côté, la Sûreté du Québec suit la situation de près. Des policiers patrouillent régulièrement la route forestière 25.