La ministre Isabelle Charest n’exigera pas la présence de Gilles Courteau lors des trois nouvelles journées de commission parlementaire sur les initiations dégradantes dans le monde du hockey, la semaine prochaine, malgré les omissions qui lui ont finalement coûté son poste.
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«Pour nous, ce qui est important, c’est d’entendre la Ligue de hockey junior majeur du Québec et d’entendre les explications de la ligue. Ce n’est pas le procès d’un individu. Donc, je vais laisser la ligue junior majeur du Québec décider qui est la bonne personne pour répondre à la commission», a commenté la ministre responsable du Sport dans les corridors de l’Assemblée nationale.
Quand l’ex-commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, est venu rendre des comptes devant les parlementaires, en février dernier, il a affirmé qu’aucune des équipes de son circuit n’était impliquée dans les allégations d’initiations brutales dans trois ligues canadiennes de hockey junior.
Or, ces propos se sont avérés faux, et M. Courteau a démissionné quelques jours plus tard, alors que même le premier ministre Legault avait exprimé qu’il vienne clarifier ses propos.
Ce sont plutôt le commissaire par intérim de la ligue, Martin Lavallée, et son futur commissaire qui entrera en poste plus tard cette année, Mario Cecchini, qui viendront témoigner pour la LHJMQ.
Pas de victimes non plus
Mme Charest ne juge pas non plus nécessaire d’inviter des victimes des initiations, comme l’ex-joueur de la LHMJQ, Stephen Quirk, qui a récemment témoigné des sévices qu’il a subi dans Le Devoir. «L’objectif de cette commission, c’est de voir qu’elles sont les mécanismes qu’on met en place pour faire en sorte que des situations comme celles-là n’arrivent pas», a expliqué la ministre Charest, en précisant que ce sont les membres de la commission, et non elle-même, qui invitent les témoins à se présenter.
«Je ne suis pas convaincue que le témoignage des victimes, et d’avoir des détails sur comment ça s’est passé par le passé, est si tant pertinent, a ajouté Isabelle Charest. On en a entendu, on en a vu des témoignages.»
Outre la LHJMQ, la commission parlementaire entendra la conseillère et conférencière Danielle Sauvageau ainsi que l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Camille Thériault, co-auteurs d’un rapport pour la Ligue canadienne de hockey commandé à la suite du recours collectif sur les abus dénoncés par des jeunes joueurs.
Les parlementaires convoqueront également les témoins suivants :
- L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
- Sylvie Parent, professeure au Département d’éducation physique de l’Université Laval et chercheure régulière au CRIPCAS
- Michel Dorais, professeur titulaire, école de travail social et de criminologie à l’Université Laval
- Dany Bernard, docteur en psychologie du sport
- L’Officier des plaintes de la protection de l’intégrité dans le sport et/ou de la Direction de la promotion de la sécurité dans le sport (MEQ)
- Félix-Antoine Michaud, avocat associé à Triviüm et spécialiste en droit du travail
- Sport’Aide
Le député solidaire Vincent Marissal s’est réjoui, mercredi matin, que la CAQ ait accepté de poursuivre les travaux de la commission parlementaire sur le hockey junior.
«Avec tout ce qu’on a entendu dans les dernières semaines, c’était impensable de tirer la plogue sans avoir été au fond de cette histoire. Le vrai travail ne fait que commencer», a-t-il réagi dans une déclaration écrite transmise aux médias.
– avec l’Agence QMI