Le nombre de Québécois qui ont joué à des jeux en ligne a triplé entre 2018 et 2021, selon une étude dont les statistiques inquiètent une chercheuse.
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Ce pourcentage est ainsi passé de 5,2 % en 2018 à 15,6 % en 2020.
L’étude menée pendant la pandémie, par Sylvia Kairouz, de l’Université Concordia et Annie-Claude Savard de l’Université Laval, montre que les jeux en ligne ont non seulement connu une forte hausse, mais que la fréquence du jeu et l’argent investis ont également augmenté.
Selon elles, la pandémie aurait contribué à la hausse des habitudes de jeu en ligne chez 10 à 30 % des 4500 Québécois sondés dans le cadre cette étude. La fermeture des espaces de jeux, comme les casinos et les bars, font partie des raisons qui les ont poussés à se tourner vers d’autres formes de jeux.
«Ceux qui jouaient plus ont affirmé que c’était parce qu’ils avaient plus de temps libre, se sentaient seuls ou isolés, ne pouvaient pas acheter de billets de loterie en personne ou parce que le jeu les aidait à se détendre. Un peu plus de 20 % ont affirmé jouer davantage parce qu’ils avaient besoin d’argent», peut-on lire dans l’étude.
Les activités de jeu dans lesquelles les joueurs avaient dépensé le plus d’argent au cours des 12 derniers mois (100 $ et plus par occasion de jeu) sont la bourse (64,1 %), les paris sur les sports électroniques (18 %), les machines à sous (17 %), et le poker (14 %).
La loterie demeure l’activité la plus pratiquée parmi les joueurs en ligne actuels (71 %), suivi des paris sur les machines à sous (27,1 %) et des paris sportifs (16,2 %).
«Nous constatons que les joueurs en ligne sont douze fois plus nombreux à déclarer des problèmes de jeu que les joueurs en général dans la population adulte du Canada», a déploré la professeure Kairouz, qui s'est d’ailleurs dite particulièrement inquiète de cette hausse.