Une douzaine de syndiqués de la succursale Brandt Tractor à Saguenay pourraient perdre leur emploi en raison de la «mauvaise foi» de leur employeur en ce qui concerne le renouvellement de leur convention collective notamment.
Même si les tribunaux ont ordonné à l'entreprise établie en Saskatchewan de se conformer aux normes du travail dans le processus visant le renouvellement de la convention collective, elle reste campée sur sa position.
Le commerce situé sur le boulevard du Royaume dans l'arrondissement de Chicoutimi n'a pas toujours été la propriété de Brandt Tractor alors que plusieurs propriétaires se sont succédés au fil des ans, et les parties ont toujours entretenu des relations de travail positives.
«Même aujourd'hui, même si on est sans convention depuis le 31 décembre 2020, nous n'avons aucun grief en cours», a indiqué le conseiller syndical du Syndicat national des employés de garage du Québec, Martin Lévesque.
Le ton a changé lorsque les parties ont croisé le fer à la table de négociations.
«On a constaté qu'on avait affaire à un très très mauvais citoyen corporatif, a expliqué M. Lévesque. Brandt Tractor se fout éperdument des travailleurs, des lois du Québec et je vous dirais même de la justice.»
Dans une décision rendue en juillet dernier, le Tribunal administratif du Travail a déclaré que l'offre patronale contenait des clauses déraisonnables et contraires à la nature même d'une négociation collective.
Il a ajouté que l'entreprise contrevient à son obligation de négocier de bonne foi.
Le Tribunal ordonne à Brandt Tractor de déposer une contre-offre au syndicat qui exclue toute mention du type «à l'entière discrétion de l'employeur».
Brandt Tractor s'est adressée à la Cour supérieure et à la Cour d'appel pour renverser la décision du Tribunal administratif du Travail, mais les deux tribunaux ont rejeté sa requête. La Cour d'appel a mentionné que «la preuve de négociation de mauvaise foi saute aux yeux».
«Tout ce qu'ils veulent, c'est faire tomber l'accréditation syndicale pour régner en roi et maître, a affirmé Martin Lévesque. Ils ont deux options : fermer la succursale ou négocier.»
Même s'ils sont inquiets, les travailleurs n'ont pas l'intention de déclencher la grève.
La compagnie spécialisée dans la vente et l'entretien de machinerie lourde emploie 3500 travailleurs dans tout le Canada.