Québec veut créer une «saine distance» entre les activités de la Fonderie Horne et les habitants de Rouyn-Noranda. Environ 200 ménages seront relocalisés avec la création d’une «zone tampon» aux abords de l’usine, mais le gouvernement insiste qu’il ne «forcera la main de personne».
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C’est la multinationale Glencore qui devra payer pour l’acquisition des 82 immeubles situés dans le quartier Notre-Dame, voisin de la fonderie. L’entreprise devra aussi verdir la zone tampon, à ses frais.
De son côté, le gouvernement investira 58 millions $ pour relocaliser les ménages et construire un nouveau quartier.
Tel qu’annoncé en août dernier, Québec resserre les obligations de la fonderie Horne, qui devra atteindre, d’ici cinq ans, une moyenne annuelle de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube (ng/m3). La fonderie devra aussi préparer un plan d’action d’ici 2027 pour l’atteinte de la norme québécoise de 3ng/m3.
«On ne peut pas effacer les erreurs du passé, mais on peut certainement les corriger et regarder l’avenir avec beaucoup plus d’enthousiasme», a lancé le ministre de l’Environnement Benoît Charette.
Le gouvernement mettre sur pied un comité de vigie indépendant pour s’assurer que la fonderie respecte les exigences de la nouvelle autorisation.
«On ne forcera la main de personne», dit Lacombe
En matinée, les oppositions ont fustigé le gouvernement à propos de son plan de relocaliser 200 ménages vivant autour de la Fonderie Horne.
«Imaginez apprendre dans les nouvelles que vous allez être chassés de chez vous par la multinationale qui vous empoisonne et qui empoisonne vos enfants depuis des années», s’est insurgée la députée solidaire Alejandra Zaga Mendez.
Elle réclame, avec le député péquiste Joël Arseneau, que le ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe, se rende sur les lieux pour rencontrer les personnes touchées.
Quelques heures plus tard, M. Lacombe a répondu que plusieurs ministres sont déjà sur place, et que le gouvernement est donc «présent en force». Quant aux relocalisations, il a affirmé que personne ne sera contraint de quitter sa maison. «On ne forcera la main de personne», a-t-il lancé.