La directrice de la Société de développement commercial (SDC) du Village, Gabrielle Rondy, ne perd pas espoir de voir le quartier du centre-ville de Montréal retrouver son image d’antan, mais reconnaît que les enjeux de sécurité et d’insalubrité sèment le parcours d’embûches.
«On a besoin de retrouver cette image de marque qui fait que le Village se distingue», a indiqué Mme Rondy en marge d’un point de presse de l’opposition officielle dans le quartier, jeudi.
L’ambiance était quelque peu morose en matinée. Commerces fermés, poubelles sur le sol en raison de la collecte et travaux... le quartier ne reflétait pas son image habituelle de lieu festif.

Joël Lemay / Agence QMI
Pourtant, les bars et les restaurants du secteur arrivent à faire le plein les vendredis et samedis soirs, a assuré la directrice. «Dans le jour c’est assez peu achalandé, ce qui donne une image encore pire [de la situation] dans le Village», a-t-elle ajouté.
Aux yeux de Mme Rondy, un comité qui réunit à la même table la Ville de Montréal, Québec et Ottawa est nécessaire. «Oui il y a une crise actuelle, mais il y a une situation qui dure depuis plusieurs années et qui doit être adressée», a-t-elle souligné.
L’administration Plante a soutenu qu’elle s’engageait déjà sur ce chemin. Ainsi, une cellule de crise intergouvernementale a été créée il y a trois semaines, a déclaré Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville.
L’opposition officielle souhaite toutefois que la Ville aille plus loin. Le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, a entre autres réclamé une présence permanente d’équipes mixtes déployées dans le quartier, mais aussi l’ajout d’effectifs policiers.

Joël Lemay / Agence QMI
Il s’agit de mesures que la Ville compte également mettre en place. Deux intervenants psychosociaux de l’Équipe mobile de médiation en intervention sociale (ÉMMIS) seront dédiés au secteur sept jours sur sept.
M. Salem veut aussi que les brigades de propreté soient améliorées et que les poubelles soient ramassées plus fréquemment. «C’est des idées qui sont intéressantes, mais ça doit se faire en partenariat», a avancé M. Beaudry.
Une lueur d’espoir
Tous les commerçants n’ont pas fui le secteur. Vingt-quatre nouveaux commerces de service et de détail ont ouvert leur porte en 2022, ce qui manquait aux résidents du quartier.
«À la fin de l’année, on est restés avec un différentiel positif de 10 nouveaux commerces dans le secteur, donc c’est de bonnes nouvelles», a fait valoir Mme Rondy.
Si les travaux sur la rue Sainte-Catherine viennent ajouter un coup dur au quartier, la directrice croit qu’il s’agit d’un mal pour un bien. «Après ça, on va se retrouver avec une rue qui est beaucoup plus attrayante.»
L’été dernier, plus de 2 millions de personnes sont venues profiter des commerces du Village. Mme Rondy espère que le retour des touristes américains cet été pourra redonner une impulsion au quartier.