On ne renversera pas la tendance du déclin du français au Québec à coups de publicités, selon les oppositions. Elles invitent plutôt le gouvernement à améliorer l’enseignement du français.
• À lire aussi: La publicité sur le déclin du français n’a pas la bonne cible, selon les oppositions
• À lire aussi: Une publicité «weird et sketch» du gouvernement
• À lire aussi: Québec lance une pub «sketch» sur le déclin du français
En point de presse au parlement, le député solidaire Vincent Marissal a exprimé avoir eu le sentiment que la publicité du gouvernement s’attaque injustement aux jeunes.
«Les ados en ont plein d’expressions. Il y en a une par semaine!», a-t-il dit, en affirmant parler en connaissance de cause puisque trois de ses enfants sont actuellement des adolescents.
Le gouvernement Legault a investi 500 000 $ dans une publicité truffée d’anglicismes qui compare le Québec à une espèce d’oiseau en voie de disparition. Le but de la vidéo est de sensibiliser la population au déclin du français.
«En visant les ados, ce n’est pas la bonne cible. L’approche moralisatrice, ça m’énerve», a soufflé Vincent Marissal.
Le député de Rosemont se désole «de voir une certaine détérioration du français», mais il estime que le gros problème ne réside pas dans les expressions qu’emploient les jeunes, mais dans les déficiences de l’enseignement de la langue dans les écoles.
«On nivelle par le bas, a-t-il pesté. Est-ce qu’on va faire une publicité là-dessus?»
Rappelons que le rapport sur la maîtrise du français au collégial rendu public la semaine dernière faisait état que certains cégeps sont contraints d’embaucher des candidats qui n’ont pas les compétences nécessaires en français, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
L’exemple doit venir d’en haut
De son côté, le député péquiste Joël Arseneau a convenu que la publicité est «attrayante sur le plan visuel». Il considère toutefois qu’avant de donner des leçons, les membres du gouvernement devraient eux-mêmes soigner la qualité de leur français.
Il a cité en exemple le cas du ministre Dubé qui a dit lundi que les colonnes du réseau de la santé allaient «shaker» plutôt que de dire qu’elles seraient «ébranlées».
«L’exemple doit venir d’en haut», a soutenu M. Arseneau, en ajoutant que c’est notamment en étendant la loi 101 au Cégep qu’il serait possible de freiner le déclin du français.
La députée libérale Madwa-Nika Cadet a pour sa part reconnu que la publicité fait jaser, mais elle estime que c’est insuffisant.
«Je me demande si les jeunes vont vraiment se dire : ‘’ouf, une chance que le ministre Roberge me rappelle à l’ordre’’», a-t-elle exprimé.