Comme au restaurant ou à l’hôtel, les Québécois pourront évaluer leur expérience dans le réseau de la santé grâce à un nouvel outil mis en place par le gouvernement pour sonder la satisfaction des patients. Il s’agit, selon les oppositions, d’un «show de boucane».
Les patients pourront notamment donner leur avis sur le temps d’attente ou encore la manière dont ils ont été reçus et traités.
Pour l’instant quatre établissements participent à ce projet-pilote, soit le CHU Sainte-Justine, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord et le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’objectif du gouvernement est d’étendre graduellement cette façon de faire à l’échelle de la province.
Qu’est-ce que ces données permettront au gouvernement d’apprendre qu’il ne sait pas déjà ?
«Ce qu’on veut, c’est être capable de comparer les établissements, a répondu le ministre de la Santé, Christian Dubé. Mais le plus grand bénéfice va être de mesurer l’amélioration. Dans le fond, mesurer, ça sert à quoi, c’est de voir comment on peut changer, améliorer les choses.»
Les premiers résultats seront dévoilés à partir du 21 mars lorsque le gouvernement ajoutera cet indicateur dans son tableau de bord sur la performance du réseau de la santé disponible en ligne.
«Show de boucane»
«C'est un show de boucane, a réagi la députée libérale Jennifer Maccarone, en point de presse jeudi matin.
«Ça va être important de s'assurer qu'on a des professionnels pour offrir des soins parce qu'on a des listes d'attente qui sont très importantes puis des citoyens qui sont en train de souffrir parce qu'ils n'ont pas accès à des soins», a-t-elle ensuite affirmé.
Le sentiment est le même du côté de Québec solidaire. Soulignant le «petit côté un peu technophile» du ministre Dubé, le député Vincent Marrissal a fait valoir que ce «nouveau gadget ne donnera aucune infirmière de plus pour les patients du Québec».
Quant au Parti québécois, il voit de l’ironie dans la mise en place d’un nouveau tableau de bord. «Le ministre dit: ‘’Moi, je ne suis pas là pour éteindre des feux.’’ Mais en même temps ce qu'il fait, c'est une consultation pour savoir à quel point le feu consume les services et vérifier à quel point les gens sont insatisfaits», a déclaré le député Joël Arseneau.