Au Québec, un élève sur quatre présente des troubles d’apprentissage et dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, fournir à ces élèves les services dont ils ont besoin peut représenter un défi énorme.
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«Il est évident qu’on est en besoin de ressources en ce moment par rapport aux jeunes en difficulté», lâche Égide Royer, psychologue spécialisé en réussite scolaire. «On vient de dépasser pour la première fois le quart de millions d’élèves en difficulté d’adaptation d’apprentissage.»
Sur un million d’élèves, plus de 257 000 qui étudient dans le secteur du réseau public et privé vivent avec un trouble d’apprentissage quelconque.
Intervenir plus tôt
Le psychologue explique d’ailleurs que le principal problème chez les élèves avec un trouble d’apprentissage est la difficulté à apprendre à lire et qu’il est important d’intervenir rapidement si un enfant présente des signes précurseurs de troubles de lecture.
«Si un élève a de la difficulté à lire à la fin de la troisième année, c’est un déterminant très important en termes de réussite scolaire», explique M. Royer. «C’est important de bien préparer l’apprentissage de la lecture en première année, c’est une des grosses variables.»
Santé mentale
Les enjeux de santé mentale font les manchettes depuis les drames survenus au Québec dans les derniers jours. D’ailleurs, le psychologue soulève une inquiétude sur les lèvres de plusieurs cette semaine.
«Il faut se préoccuper de santé mentale présentement», dit M. Royer. «On voit passer les premiers signes de maladies mentales importantes vers 15-16 ans donc il y a une préoccupation de santé mentale, d’augmentation d’élèves en difficulté et de services qu’on doit offrir.»
Apprendre le ventre vide
Depuis un an, la hausse du panier d’épicerie se répercute directement dans les boîtes à lunch des petits Québécois. Résultat : de plus en plus d’écoliers n’ont pas un repas complet et des collations pour le soutenir durant leur journée d’école, constatent plusieurs intervenants scolaires.
Le Canada est d’ailleurs le seul pays du G7 qui n’a pas de programme universel de repas à l’école.
«C’est comme la qualité des bâtiments, de l’aération, ça va de soi», lâche M. Royer. «C’est une évidence que si on est en mesure de fournir quelque chose d’universel comme une forme de cantine à l’école le midi avec un déjeuner le matin, ce serait une variable très importante qui jouerait sur la réussite scolaire des enfants.»