Appelé à évaluer le travail des enquêteurs dans le dossier Carpentier, un expert-conseil de l’École nationale de police estime que le travail d’enquête a été bien fait, mais que la «cavalerie» a mis trop de temps à être appelée.
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François Gingras en a fait la première recommandation du rapport qu’il a confectionné sur le travail d’enquête effectué dans la disparition de Norah et Romy Carpentier. Pour lui, il est clair que vu le contexte; l’absence des enfants, la sandale retrouvée dans l’auto et le manque d’explications plausibles, la Sûreté du Québec aurait dû lancer plus rapidement son module d’enquête élargi.
«À 2h du matin, quand on voit qu’on n’a pas les enfants, qu’on a retrouvé une sandale, qu’on a une crème glacée, des traces de sang, ça prend une équipe d’enquête, pas juste un enquêteur», analyse M. Gingras, un ancien enquêteur du SPVQ maintenant affilié à l’École nationale de police du Québec à Nicolet.

Photo Stevens Leblanc
«Kevin Camiré [le premier enquêteur sur place], il fait une bonne job, mais il est tout seul. On manque de ressources», ajoute l’expert.
«Le pire scénario possible»
L’ajout d’un deuxième enquêteur minimalement aurait pu avoir un impact concret estime l’enquêteur.
Pour l’un, probablement que l’ensemble des déclarations auraient été remises aux enquêteurs responsables, ce qui n’a pas été le cas en juillet 2020. Ensuite, peut-être que l’on aurait plus rapidement pris la mesure du risque que représentait Martin Carpentier.

Photo d'archives Stevens Leblanc
«Il est 4h30-5h du matin quand oups, on pense qu’il pourrait y avoir enlèvement. C’est pour ça que si on avait eu plus de monde, on aurait peut-être été plus vite sur les circonstances, le motif, etc», fait remarqué François Gingras.
Donc, on en revient à l’importance d’appliquer la règle du «pire scénario possible» lui a demandé le coroner Luc Malouin.
«Oui, c’est mon avis. Si on tombe dans le processus des perceptions à 2h dans la nuit [...] plutôt qu’à 7h le matin, ça opère.»