Les proches des victimes d’un triple meurtre commis par Cédric Bouchard et son complice à Trois-Rivières, en février 2014, s’opposent farouchement à une demande de sortie qu’il a formulée lundi matin devant la Commission des libérations conditionnelles.
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«La planète entière est trop petite pour que je m’y retrouve avec un tel individu en liberté», a lancé émotivement la mère d'une des victimes, toujours ébranlée plus de 9 ans après les événements.
Le 11 février 2014, son fils et sa conjointe, ainsi que la sœur aînée de celle-ci, ont été tués dans une résidence située dans un quartier tranquille de Trois-Rivières. Ils étaient tous trois âgés entre 17 et 22 ans.
Kaven Sirois et Cédric Bouchard, qui avaient 17 ans au moment des faits, ont écopé d’une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans pour avoir commis ces meurtres d’une «violence extrême».
Mais voilà que Bouchard a demandé une permission de sortie escortée à la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) pour «rapports familiaux», dans le but de «solidifier les liens» avec sa sœur et sa mère.
«Inacceptable et insultante»
La demande a eu l’effet d’une douche froide sur la tête des proches des victimes qui ont rendu des déclarations émouvantes durant l’audience qui s’est tenue lundi matin.
«Il souhaite voir sa famille, mais je me demande s’il se rend compte à quel point ça nous manque de voir [nos enfants]. Nous ne les reverrons jamais et ça nous hantera pour le reste de nos vies», a déploré le père d'une des victimes.
«Il a tué nos enfants! [...] Lui, il s’en foutait en masse de mes rapports familiaux le 11 février 2014. [Cette demande-là] est inacceptable et insultante», a ajouté sa mère.
Cédric Bouchard, aujourd’hui âgé de 26 ans, a paru particulièrement troublé par les propos tenus par les proches des victimes. La mine basse, il tortillait ses manches de chemise et s’est essuyé les yeux à quelques reprises durant leur prise de parole.
Affirmant avoir pris conscience de la gravité de ses gestes 3 ans et demi après le début de son incarcération, il a lui-même été appelé à expliquer les raisons qui l’ont poussé à commettre l’irréparable, le 11 février 2014.
«Toute ma vie, j’ai été battu et intimidé à l’école et à la maison», a fait savoir Bouchard, expliquant que la planification du meurtre lui permettait «d’évacuer les pensées violentes qu’il avait à l’intérieur».
Décision à venir
Bien que Service Correctionnel Canada reconnaisse les efforts du cheminement carcéral de Cédric Bouchard, l’organisation s’oppose également à la sortie que celui-ci a demandé.
C’est qu’il présenterait une fragilité trop importante au niveau de la «sphère émotive, des fréquentations et de la toxicomanie». Son niveau de danger pour la population est toujours considéré comme élevé.
Néanmoins, une enquête communautaire doit encore être faite à la résidence de la sœur de Cédric Bouchard, où il souhaite se rendre pour cette sortie.
Aucune décision n’a donc été prise pour le moment puisque le dossier est jugé incomplet par les commissaires.