Le Canada a fermé les yeux trop longtemps sur l'ingérence chinoise, alors que les présumés « postes de police » ne sont que la pointe de l'iceberg des tentatives d'intrusion de Pékin, met en garde l'ONG Safeguard Defenders.
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L’organisme espagnol, qui a révélé au monde entier l’existence de « postes de police » chinois dans une cinquantaine de pays l’automne dernier, témoignait lundi soir à Ottawa au comité parlementaire chargé d’étudier les relations entre le Canada et la Chine.
Sa porte-parole Laura Harth a prévenu que le Canada pouvait s’attendre à des temps « douloureux » dans sa lutte contre l’ingérence chinoise.
« [Les présumés "postes de police"] ne sont que la pointe de l’iceberg. Le Canada (...) a fermé les yeux pendant trop longtemps, espérant que le problème s’estomperait si on ne le regardait pas. Mais cela a seulement permis à ce genre d’opérations de prendre de l’ampleur et de nous exposer à un risque plus grand», a indiqué Mme Harth.
- Écoutez l'entrevue avec Guy St-Jacques, ex-ambassadeur du Canada en Chine à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :
Trois Canadiens forcés
L’organisation Safeguard Defenders, qui dit récolter ses informations à partir de sources publiques d’information du gouvernement chinois, a également évoqué les effets concrets des présumés « postes de police » en sol canadien.
Ceux-ci seraient à l’origine du retour forcé de trois Canadiens en Chine pour faire face aux autorités judiciaires, selon l’organisme. L’un des rôles de ces postes serait en effet de contribuer à la campagne anticorruption chinoise en forçant des ressortissants chinois à rentrer au pays, en plus de contrôler les opposants à Pékin.
Mme Harth a par ailleurs appelé le Canada à ne pas se limiter aux présumés « postes de police» , mais à enquêter tous les réseaux au pays liés au Département du travail sur le front uni, l’aile répressive du Parti communiste chinois à l’étranger.
Elle a au passage félicité la Gendarmerie royale du Canada, qui a ouvert différentes enquêtes à ce sujet, offrant ainsi la « meilleure » réponse au phénomène vue à travers le monde selon Safeguard Defenders.
Le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud sont soupçonnés d’être, à l’instar de quatre autres centres recensés ailleurs au pays par Safeguard Defenders, des « postes de police » clandestins pour le compte des autorités chinoises.
La GRC a évoqué la semaine dernière que des citoyens de la diaspora chinoise pourraient être intimidés ou menacés par le régime communiste chinois en lien avec ces centres.
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