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Plan du CIUSSS-MCQ: les infirmières scolaires aussi préoccupées

Les infirmières scolaires ont partagé à leur tour, lundi, leurs craintes face au plan du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec sur sa réforme interne.

«On est vraiment la porte d'entrée du CIUSSS dans l'école», a exprimé Josée Lacoursière, une infirmière en milieu scolaire depuis 20 ans.

La travailleuse de la santé se voit comme un filet de sécurité pour les adolescents.

«J'ai la chance d'avoir des jeunes qui viennent me revoir qui sont rendu à 30 ans et qui me disent "tu sais Josée, la fois que je suis allée cogner à ta porte... une chance que tu étais-là. Parce que je ne sais pas comment mon histoire aurait fini". Un jeune, quand ça cogne, c'est ici et maintenant! Si tu ne le prends pas, tu le perds ou il va consulter ailleurs et engorges les services en deuxième ligne», a-t-elle décrit.

Une infirmière scolaire s'occupe de la vaccination. Elle peut prescrire des moyens de contraception, faire le dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et référer aussi les jeunes vers des services spécialisés.

«On a aussi un volet de "nursing" psychosocial. On est capable de faire l'évaluation et de la référence pour des troubles de santé mentale, de dépendances, des troubles alimentaires. On a des dévoilements d'abus sexuels», a ajouté Josée Lacoursière.

À Drummondville, le CIUSSS-MCQ envisage de fusionner les infirmières scolaires avec les CHSLD.

Un plan qui risque d'être apposé cet automne partout dans le réseau de la santé et de réduire davantage les heures de couverture dans les écoles. Déjà depuis la pandémie, le nombre d'heures des infirmières scolaires a largement diminué.

Karianne Lavoie travaille déjà dans trois écoles secondaires à Shawinigan. L'an dernier, en raison du délestage, elle est allée prêter main forte à l'urgence. Son absence a eu des impacts chez la jeune clientèle.

«J'ai vu l'impact de mon délestage de quatre mois quand je suis retournée dans mes écoles en novembre. [...] Il y en a qui sont restés plusieurs mois sans contraception, qui se sont mis à risque de grossesse, qui avait des symptômes d’ITSS non traités. Il y a un risque pour la fertilité dans le futur», a confié Karianne Lavoie.

Une journée d'absence a même mené à une grossesse non désirée chez une adolescente qui s'est butée à une porte fermée.

Karianne Lavoie comprend les besoins dans les secteurs 24/7. Après son quart de travail à l'école, lundi, elle travaillera jusqu'à minuit à l'urgence pour aider.

Le syndicat va rencontrer le ministre du Travail et du ministre responsable de la région de la Mauricie, Jean Boulet, vendredi, pour lui remettre une pétition rassemblant plus de 1000 signatures.

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