Quelque 1600 élèves de Sept-Îles sont privés de transport scolaire. Une grève générale illimitée a été déclenchée ce matin par 35 chauffeurs d’Autobus du Fer.
Des centaines de parents et grands-parents ont dû faire des raccompagnements mardi matin. La Sûreté du Québec a exercé une surveillance accrue autour des écoles de Sept-Îles.
De nombreux policiers, radar en main, veillaient au respect des limites de vitesse et du code de la sécurité routière. Aucun incident n'a été rapporté.
Une mère de famille doit ajuster son horaire pour faire face à cette situation: «Moi j'ai trois enfants. J’en ai une au secondaire, une ici et une à l'école Monseigneur-Blanche. Donc, je cours. Et c'est la même chose pour le soir».
La directrice de l'école Gamache, Karina Deraspe, a observé l'entrée en classe: «Je pensais que ça allait être plus chaotique que ça ce matin. Finalement, ça se passe bien. Les parents arrivent doucement. Il n'y a pas trop d'embouteillage».
Les 35 chauffeurs en grève sont insatisfaits de leur salaire. Le syndicat des Métallos a présenté des offres qui ont été rejetées. Les chauffeurs réclament leur part des sommes supplémentaires qui ont été octroyées par le gouvernement aux centres de services scolaires pour faire face à l’augmentation des coûts du transport scolaire.
«On n’embarque pas des boîtes de carton, on embarque des enfants», s’est exclamée la chauffeuse d’autobus Cécile Boudreau. «Ce n’est pas juste chauffer. C’est la concentration. On a des yeux partout parce qu’on a des gens en arrière, des jeunes», a indiqué la chauffeuse d'autobus Cécile Boudreau.
Le coordonnateur du Syndicat des Métallos, Nicolas Lapierre souligne que les chauffeurs méritent des salaires beaucoup plus importants devant les responsabilités qu’ils assument: «L’aspect salarial, c’est la pierre d’achoppement à la table de négociation. Nos membres gagnent au maximum de l’échelle salariale 22,45 $ de l’heure. Mais il y en a actuellement qui gagnent entre 17 $ et 18 $ de l’heure. On voulait des augmentations de salaire pour la première année et donner un coup de barre important. Clairement, ça n’a pas suivi. On est aussi dans l’ignorance pour les années suivantes».
Le directeur du Centre de services scolaires du Fer du Fer Richard Poirier, dont l’organisme est lié par contrat à Autobus du Fer jusqu’en 2028, a lancé un appel à la prudence pour assurer la sécurité autour des écoles. Il n’est pas en mesure d’évaluer la durée possible de la grève.
«On en sait peu, hormis qu’on est rendu à un conflit de travail qui a débuté ce matin. Nous, on espère que les parties s’entendent rapidement.»
Autobus du Fer n’accorde pas d’entrevue. Par voie de communiqué, l’entreprise a indiqué que les demandes syndicales vont bien au-delà de la capacité financière de l’entreprise.
Les travailleurs se disent très mobilisés et prêts à poursuivre la grève pendant des semaines, voire des mois s’il le faut.