Un présumé agresseur sexuel qui s’en serait violemment pris à deux employées d’une maison de transition à la pointe d’une arme à feu a plaidé non coupable à l’ouverture de son procès devant jury ce mardi, malgré des aveux aux policiers.
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«Dans le cadre de l’enquête, Jean-Pierre Bellemare a aussi rédigé une lettre d’excuse aux victimes», a expliqué Me Patrick Lafrenière de la Couronne, lors de son exposé d’ouverture ce matin au palais de justice de Montréal.
Pourtant, quelques minutes plus tôt, Bellemare, 56 ans, répétait deux fois «non coupable», soit pour chacune des accusations d’agression sexuelle armée auxquelles il fait face, en lien avec des événements survenus en juillet 2018.
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Cagoulé et armé
Ce jour-là, deux employées d’une maison de transition se trouvaient dans des bureaux dans le sous-sol de l’édifice, dont la vocation est d’aider les détenus qui sortent de prison à réintégrer la société. Or, à un moment donné, elles ont entendu un claquement de porte, a relaté Me Lafrenière.
Les deux femmes ont alors entendu des bruits de pas, et tout à coup, un homme cagoulé et armé est entré dans leur local.
«L’individu va fermer la porte, et, tour à tour, il va agresser sexuellement chacune des plaignantes, a dit la Couronne. Et comme si ce n’était pas assez odieux, par la suite, il va forcer une victime à le regarder dans les yeux pour l’asperger de poivre de Cayenne, pour ensuite faire pareil à la deuxième plaignante.»
Bellemare a ensuite pris les jambes à son cou, selon la théorie de la poursuite présentée au jury.
Trahi par son ADN
Or, si Bellemare aurait commis les agressions sexuelles «en parlant anglais, avec un accent italien», possiblement dans le but de brouiller les pistes, les enquêteurs ont utilisé la science pour le retracer.
À la suite d’analyses biologiques, l’ADN du suspect a permis d’identifier Bellemare.
Et selon ce qu’une témoin devrait expliquer à la cour, c’est que Bellemare était connu de la maison de transition pour y avoir séjourné dans le passé, laissant ainsi entendre qu’il avait déjà fait de la prison.
Rencontré par la Sûreté du Québec, Bellemare aurait tout avoué. Il a cependant plaidé non coupable ce matin, si bien que les deux victimes devront raconter en détails les supplices qu’elles ont subi devant un panel complet de jurés.
Bellemare se défend seul, mais un avocat a été désigné pour contre-interroger les plaignantes.
Le procès, présidé par le juge Daniel Royer, est prévu pour une durée d’un mois.