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Agression sexuelle: Repentant, l’ex-député Harold LeBel peut déjà sortir de prison

Pierre-Paul Biron

Les «regrets sincères» du député déchu Harold LeBel et son introspection durant les 8 semaines passées en prison lui ont finalement valu de sortir de prison, même s’il avait été condamné à 8 mois d’incarcération en janvier dernier. 

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« Vous exprimez des regrets sincères et faites preuve d’empathie envers la victime. En détention, vous vous être montré repentant », indique la Commission québécoise des libérations conditionnelles dans sa récente décision concernant l’ex-député.

C’est que LeBel, 60 ans, ne nie plus avoir commis une agression sexuelle sur une jeune femme en octobre 2017. Ce soir-là, il avait fait vivre une « nuit d’enfer » à sa victime qui le considérait comme un ami.

CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI

Alors qu’il l’hébergeait chez lui alors qu’elle était de passage à Rimouski, LeBel l’a embrassée et défait son soutien-gorge. Puis, alors qu’elle était couchée, le député déchu l’a rejoint dans le lit escamotable pour la toucher et la flatter avant d’insérer un doigt dans son anus.

« C’était absolument interminable. [...] Je me disais qu’il allait arrêter, qu’il allait s’endormir, mais ça continuait », avait témoigné la femme devant le jury.

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Consentement

LeBel avait toujours nié l’agression, mais son séjour derrière les barreaux semble lui avoir ouvert les yeux.

« Vous dires croire totalement la version de la victime et vous voulez comprendre comment vous en êtes venu à poser ces gestes, peut-on lire dans la décision. Vous dites relire régulièrement le témoignage de la victime et que cela vous bouleverse profondément. Vous admettez avoir été trop insistant avec la victime. »

LeBel a ensuite expliqué aux commissaires qu’il avait consommé de l’alcool et qu’il n’avait « pas bien géré » la situation, tout en se disant conscient des impacts sur la victime qu’il disait respecter énormément.

« Vous avez agi sans aucune considération pour la victime, laquelle ne manifestait aucun consentement aux gestes que vous avez posés, a rétorqué la Commission. Vous vous êtes imposé à elle et avez fait fi de sa volonté. »

Peur du rejet

LeBel a ensuite expliqué que derrière sa confiance dans son travail se cachait « un état de lassitude » sur le plan personnel, avec une consommation d’alcool comme « exutoire » à ses problèmes.

« La peur de l’abandon, du rejet, de décevoir, ainsi que de la solitude, sont des thèmes récurrents au sein de votre discours », ont noté les commissaires.

Mais comme LeBel semble avoir cheminé et que les rapports à son endroit son « unanimement favorables », la Commission lui a accordé le droit de quitter la prison, afin de favoriser sa réinsertion sociale. Il devra par contre résider dans une maison de transition et suivre une thérapie.

Et comme il semble que l’alcool a joué un rôle dans l’agression sexuelle qu’il a commis, il lui sera interdit d’en consommer. Il devra également s’abstenir de tout contact avec la victime, que l’on ne peut identifier sur ordre de la cour.

Au moindre manquement, il pourrait être immédiatement renvoyé en prison.

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