Malgré d’importants revenus additionnels qui lui serviront à lutter contre les changements climatiques, les investissements du gouvernement Legault pour bonifier l’offre en transport collectif peinent à rattraper ceux du réseau routier.
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Au lendemain du rapport catastrophique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le gouvernement du Québec peut compter sur les bons rendements du marché du carbone, pour une deuxième année d’affilée, afin d’accentuer sa lutte aux changements climatiques.
Ce rendement, ainsi que les revenus supplémentaires de la taxe sur l’essence, lui permettent d’obtenir 1,4 G$ pour bonifier le Plan pour une économie verte 2030.
Cela constitue une cagnotte de 9 G$ pour les cinq prochaines années.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, divulguera plus tard ce printemps les moyens permettant d’atteindre une réduction de 37,5% des émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030.
Très faible rattrapage
En investissant 1,9 G$ de nouvel argent pour améliorer la mobilité et l’électrification des transports collectifs, Québec pose un rare geste: il y injecte plus de sous neufs cette année que pour le maintien du réseau routier.
Néanmoins, le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2023-2033 démontre toujours le large écart entre les deux secteurs. Avec des investissements de 13,8 G$ pour le transport en commun et de 31,5 G$ pour le maintien du réseau, le gouvernement Legault est encore loin du rattrapage promis entre la mobilité durable et l'automobile.
«C’est une des premières fois que les sommes spécifiques [en transports collectifs] les dépassent», a plaidé le ministre des Infrastructures, Jonatan Julien. «On doit maintenir le réseau routier, c’est essentiel (...) Au fur et à mesure que le temps va avancer, c’est certain qu’on va le transférer vers le transport collectif».
Le tramway de Québec est toujours en planification, mais plus rien n’est prévu pour le REM dans le PQI.
Le solidaire Haroun Bouazzi affirme qu’il s’agit d’un budget irresponsable dans lequel le gouvernement Legault «recycle» ses vieilles annonces en environnement. Il dénonce les faibles investissements en transport collectif.
Aide pour les sociétés de transport
Par ailleurs, «malgré la diminution de l’achalandage» en raison «de la normalisation du télétravail», le gouvernement de la CAQ ajoute aussi 400 M$ pour soutenir les sociétés de transports qui souffrent d’une baisse de revenus.
Selon Québec, ces sommes les aideront, «temps de mettre en place les solutions» qui seront identifiées lors de la tournée de consultations annoncées par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.
D’autres mesures en environnement
- Hausse de la taxe «pollueurs payeurs» de 1,5$ sur l’achat de pneus neufs
- 500 M$ injectés dans la création du Fonds bleu, destiné à la protection de l’eau
- 443,4 M$ dans la création de nouvelles aires protégées
- 1 G$ pour protéger les ressources en eau, assurer la sécurité des barrages, protéger la biodiversité et favoriser l’accès à l’eau.
- 30 millions $ supplémentaires pour soutenir les entreprises afin qu’elles puissent réduire leurs émissions
59 % des infrastructures environnementales sont en piteux états
La majorité des infrastructures en environnement est en mauvais ou en très mauvais état. Dans son Plan québécois des infrastructures, le Conseil du trésor confirme que ce sont principalement les barrages du Québec qui sont désuets.
Pour y remédier, Québec investira 1 G$ afin d’assurer la sécurité de ses barrages, protéger les ressources en eau, protéger la biodiversité et favoriser l’accès à l’eau. Il souhaite protéger «la force motrice lui permettant de produire de l’électricité.»
De cette somme, le gouvernement Legault réserve 19,7 millions pour soutenir la mise aux normes de barrages municipaux.