/news/currentevents

Incendie mortel : «J’en braillais, j’étais sur le bord de sauter du 4e étage», raconte un survivant du Vieux-Montréal

Patrick Brasseur se préparait à aller travailler tôt jeudi matin lorsqu’un violent incendie a éclaté dans l’édifice à logements qu’il habitait dans le Vieux-Montréal.

• À lire aussi: Incendie dans le Vieux-Montréal: «il n’y a aucune raison de douter de la conformité du bâtiment», dit l'avocat du propriétaire

• À lire aussi: Incendie dans le Vieux-Montréal: pas d’alarme pour l’avertir

• À lire aussi: Incendie dans le Vieux-Montréal: l’interminable attente pour les proches

Le drame a fait au moins une victime qui a été extirpée des décombres, mais encore 6 personnes manquent à l’appel. 

Patrick Brasseur qui a subi des blessures et qui vient de sortir de l’hôpital a raconté l’enfer qu’il a vécu à Mario Dumont, mardi matin. 

«Je quittais pour le travail. Quand j’ai ouvert la porte de mon appartement pour prendre mes bottes à l’extérieur, j’ai vu une grosse boucane noire. Tellement noire que je ne voyais plus rien. Il n’y avait pas de lumière de secours», raconte l’homme de 54 ans. «C’était l’obscurité totale.»

Patrick Brasseur | capture d'écran TVA Nouvelles

Jamais il n’a réalisé qu’un incendie était en cours avant d’ouvrir la porte de son appartement de 400 pieds carrés qu’il paye 750$ par mois. 

«Je me suis habillé, j’ai préparé mon lunch. À un moment j’ai vu un nuage passer au-dessus de la porte. Je me suis dit qu’il y a de quoi de pas normal. J’avais entendu une espèce de «boum». Je croyais que c’était un véhicule qui avait heurté le building, ou qu’il y avait un accident.»

Il a sorti la tête dehors et a constaté que tout volait en éclat, et que des débris tombaient de la corniche. 

«Le monde paniquait, hurlait, se lançait partout», se souvient-il. Aucune alarme ne retentissait. 

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin diffusé chaque jour en direct 8 h 35 via QUB radio :

«J’ai une grosse cloche rouge au-dessus de ma porte et elle n’a jamais sonné!»

Le feu s’était déjà propagé dans la cage de l’escalier, l’empêchant de sortir de l’immeuble. 

Voyant qu’il était pris au piège, l’homme est retourné dans son appartement où il a sorti sa tête par la fenêtre pour respirer pendant une bonne dizaine de minutes en attendant les pompiers. 

Les pompiers l’ont secouru grâce à l’échelle, qui était «tellement bouillante» qu’elle lui a brûlé le bras.  

Patrick Brasseur lors du drame | Erik Peters / Agence QMI

Photo Agence QMI, Erik Peters

«C’était vraiment très très intense comme chaleur. Quand j’étais dans mon appartement, j’étais sûr de griller comme un poulet. J’en braillais, j’étais sur le bord de sauter du quatrième étage», dit M. Brasseur, qui habite au dernier étage de l’immeuble patrimonial depuis 35 ans.

Photo Agence QMI, Erik Peters

Il a été transporté au centre des grands brûlés du CHUM, où il a reçu lundi après-midi son congé de l’hôpital. Il a également subi des blessures aux rétines des yeux, mais, heureusement, il ne devrait pas conserver de séquelles permanentes.  

Plusieurs anomalies

Patrick Brasseur a constaté au fil des années des anomalies de sécurité dans l’édifice, problèmes qu’il a dénoncés aux autorités. Malgré des visites des pompiers, le propriétaire n’aurait jamais fait les travaux pour sécuriser l’immeuble.

Connaissant les risques de sécurité, M. Brasseur s’était même confectionné une corde de secours qui lui aurait permis d’évacuer par la fenêtre en cas d’incendie. 

MAXIME DELAND/AGENCE QMI

Malheureusement, en raison de la fumée, il n’a jamais été capable de la saisir. «C’était noir dans l’appartement, noir de boucane.»

Selon lui, seulement trois résidents permanents habitaient sur place, et une trentaine d’appartements étaient loués en Airbnb. 

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Les grands logements avaient été subdivisés pour en faire des chambres pour locations temporaires, explique M. Brasseur. 

«C’était loué à 80% chaque jour, ce n’était jamais le même monde, et rarement le monde restait plus longtemps qu’une ou deux journées.»

Les recherches se poursuivent pour retrouver six personnes qui manquent toujours à l'appel. 

MAXIME DELAND/AGENCE QMI

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.