L’étudiante qui aurait été agressée sexuellement chez elle par un policier de la Rive-Sud avait d’abord accepté de lui donner ses informations personnelles, croyant avoir commis une infraction, selon son ami à qui elle s’était confiée.
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La veille de l’agression sexuelle alléguée, la présumée victime de Yannick Dauphinais a texté un ami proche pour lui dire qu’elle s’était fait approcher dans le stationnement du IGA par le policier, qui l’avait suivie depuis la station d’essence.
«Il lui avait demandé son adresse et numéro de téléphone, ce qu’elle avait trouvé étrange. Elle était confuse par rapport à tout ça, elle pensait qu’elle avait commis une infraction quelconque», a expliqué le témoin, dont l’identité est protégée pour assurer celle de la plaignante.
Puis lorsqu’elle a compris que le policier lui a demandé ses informations pour aller à un rendez-vous, elle aurait trouvé ça «pas très professionnel», a-t-il expliqué ce matin au palais de justice de Longueuil.
«Elle avait trouvé ça bizarre [...], mais c’est tout ce qui est arrivé cette journée-là», a raconté le jeune homme.
Peur de dire non
Ce n’est que le lendemain matin, le 21 juillet 2021, que le policier de la Régie intermunicipale de police Roussillon s’est pointé chez la plaignante après avoir obtenu son adresse exacte par texto.
Dauphinais aurait alors embrassé sur la bouche la femme âgée de 28 ans, tout en lui faisant des attouchements par-dessus les vêtements et en réclamant ensuite «une gâterie.»
Figée, elle a obéi par crainte que le policier qu’elle ne connaissait pas se fâche. «Je n’étais pas capable de me débattre parce que j’avais peur», a-t-elle témoigné hier lors de la première journée du procès.
Le soir même de la présumée agression sexuelle, elle a fini par tout raconter à son ami, en larmes. «Elle était en pleurs et pas capable... elle ne voulait pas dire ce qui était arrivé. J’ai semi deviné que c’était par rapport au policier, mais elle n’était pas capable de le sortir, a-t-il expliqué. [...] C’était clairement affreux.»
Selon le jeune homme, son amie se sentait «honteuse et conne de pas avoir réussi à empêcher la chose.»
Pour conserver des preuves, il a ensuite eu l’idée d’identifier les traces de bottes dans la cuisine et de sperme avec du ruban au sol.
Le procès du patrouilleur Yannick Dauphinais, 43 ans, se poursuit devant le juge Bertrand St-Arnaud.