L’auteur-compositeur-interprète français Yves Duteil, qui célèbre cette année ses 50 ans de carrière, présentera ce jeudi, en formule acoustique, son tout nouveau spectacle, «Chemins de liberté», au Théâtre Outremont.
Depuis maintenant un demi-siècle, l’artiste entretient une relation privilégiée avec le public québécois, la qualifiant d’historique. Elle est d’ailleurs, selon lui, fondée sur le respect et l’admiration mutuelle.
«L’histoire d’amour se poursuit. Je me rends compte que c’est un moment important dans ma vie d’être au Québec en ce moment et de présenter mes chansons à ce public qui m’a fait confiance et qui m’a adopté. Il y a une véritable filiation avec le Québec et une relation, où je savais dès le départ, intuitivement, qu’on allait bien s’entendre», a souligné Yves Duteil lors d’une entrevue accordée à l’Agence QMI.
Pour son concert, jeudi soir, l’artiste sera accompagné d’un trio de musiciens franco-québécois, à la contrebasse, aux percussions et au violoncelle; des amis de longue date avec qui jouer a toujours été un plaisir. L’auteur-compositeur-interprète assurera quant à lui les partitions à la guitare et au piano.
«On s’est un peu mis en danger et on s’expose beaucoup dans ce spectacle. On est sur le fil, comme des funambules un peu, mais c’est très exaltant de faire de la musique de cette façon», a-t-il expliqué, spécifiant que ce nouveau spectacle était à mi-chemin entre la découverte et les retrouvailles.
Laisser vivre la langue française
Connu pour être un fervent défenseur et protecteur du français, Yves Duteil a rappelé en entrevue, au lendemain de la Journée internationale de la francophonie, que «la langue française a toutes ses chances, dans la mesure où elle a des combattants aussi résolus que ceux du Québec».
L’artiste y soulignait d’ailleurs sa force et sa fragilité dans sa chanson «La langue de chez nous», au milieu des années 1980. Une chanson qu’il a écrite peu de temps après une rencontre très marquante qu’il a eue avec Félix Leclerc.
«L’avenir de la francophonie est dans le cœur des francophones. Les langues ne sont pas des citadelles imprenables. Elles sont des éléments vivants qui communiquent et qui échangent. [...] On ne peut développer une langue en écrasant toutes les autres», a-t-il rappelé.
«Quand on le fait de cette façon, c’est la négation de l’humain, en fait. On devrait avant tout miser sur le respect de la diversité que sur la suprématie d’une langue sur les autres», a-t-il ensuite poursuivi, ajoutant que la protection du français n’était possible qu’en acceptant son évolution et en la faisant à travers ses subtilités, ses images et la bonne formule.
«À nous d’être plus rapides, plus inventifs, plus créatifs», pour faire avancer la langue, a-t-il dit.
Cette lutte peut d’ailleurs, selon lui, se faire tout en douceur, au travers des mots et de la musique, sans qu’elle soit «ringarde». «L’engagement dans la douceur, pourrait paraitre quétaine, mais moi dans mon esprit c’est totalement l’inverse. La douceur est une force, ce n’est pas une faiblesse. Ce n’est pas quelque chose qui révèle une fragilité. C’est quelque chose qui se construit autour des sentiments les plus nobles de l’humanité.»
Yves Duteil se présentera ce jeudi sur la scène du Théâtre Outremont, à Montréal, puis à Lévis, à L'Anglicane, ce vendredi. Il poursuit sa tournée québécoise jusqu’au 8 avril. https://blog.yvesduteil.com/blog/index.php/calendrier/
Deux coffrets pour 50 ans de carrière
Yves Duteil prépare actuellement un panorama de sa carrière en deux projets complémentaires. Le premier, «Chemins d’écriture», qui vient tout juste de partir en impression, recueillera en intégralité ses textes et chansons, incluant des commentaires sur son processus créatif. Le second est un coffret intégral de ses enregistrements, incluant des inédits, les chansons de ses 16 albums et quelques surprises.