La mairesse de Montréal, Valérie Plante, n’a pas mâché ses mots à propos du budget de Québec et a affirmé que le gouvernement Legault «fait le choix d’ignorer» la crise du logement.
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Valérie Plante reconnaît qu’un budget est une «série de choix». Si elle salue les investissements en santé et en éducation, elle aurait aimé que l’habitation soit aussi considérée comme «un droit fondamental».
«Je suis obligée de dire que le gouvernement du Québec fait le choix d’ignorer la crise du logement», a-t-elle statué, lors d’un point de presse, mercredi matin.
Visiblement troublée par cette décision, la mairesse de la métropole a rappelé que son administration voit la détresse des ménages qui n’ont plus les moyens de se loger convenablement. «C’est du vrai, c’est de vrais visages», a-t-elle martelé.
«Le choix du gouvernement de faire une baisse d’impôt de 9 milliards $, je ne peux pas m’empêcher d’évaluer le nombre de logements que ça donnerait. Ça représente 50 000 logements sociaux. C’est un choix», a-t-elle aussi avancé.
Pas d’argent neuf
Québec compte dédier 191 millions $ à AccèsLogis pour la construction de logements sociaux. Cette somme est cependant destinée à des projets qui sont en attente.
«Cette année encore, malheureusement, il n’y a aucun nouvel argent pour des unités de logement social et communautaire», a déploré la mairesse.
Pourtant, les besoins en logements sociaux ne cessent d’augmenter dans la métropole. Selon Mme Plante, 24 000 ménages montréalais sont sur liste d’attente pour obtenir une telle résidence.
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«Les sommes qui ont été annoncées sont nettement insuffisantes pour nous», a insisté Mme Plante.
Pour le chef de l’opposition officielle, Aref Salem, le «désengagement de Québec en habitation est préoccupant».
Face aux critiques de la mairesse, le premier ministre François Legault lui répond «qu’il faut travailler ensemble».
«Quand on passe par l’Office municipal d’habitation, ça prend quatre ans à construire. Donc même si on ajoutait de l’argent, il y avait avant le budget de l’argent non dépensé, c’est quand même spécial», a-t-il mentionné en point de presse.
En action
Mme Plante a annoncé qu’une équipe tactique a été mise sur pied dès mercredi matin pour que la Ville trouve un moyen de se sortir de cette crise du logement.
L’institut de développement urbain, le Front populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le comité Montréal abordable se trouvent notamment autour de la table.
«On va faire un peu comme en 1993 lorsque le fédéral s’était retiré du financement de l’habitation et que nos prédécesseurs se sont retroussé les manches», a illustré Mme Plante.
La mairesse fait référence au fait qu’Ottawa a cessé de financer la construction de HLM en 1993.
- avec Gabriel Côté, Agence QMI