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Fillette poignardée à mort de 80 coups de couteau par sa mère: un père toujours inconsolable

Steve Augusto-Nogueira, le père de la victime Maélie Brossoit-Nogueira

Photo Michaël Nguyen

Steve Augusto-Nogueira, le père de la victime Maélie Brossoit-Nogueira

Presque trois ans après qu’une mère ait tué sa fillette de 80 coups de couteau, le père de l’enfant reste inconsolable, tandis que la grande sœur de la victime ne veut plus rien savoir de sa mère, ont-ils témoigné à la cour ce matin.

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«Ma petite Maélie avait un cœur d’or, elle était souriante, elle avait la vie à découvrir... Je n’ai pas de mot pour expliquer comment ton absence est douloureuse, je voudrais te serrer dans mes bras et dire que tout va bien», a lancé en retenant ses larmes Steve Augusto-Nogueira, le père de Maélie Brossoit-Nogueira, ce jeudi au palais de justice de Montréal.

Juste après, c’était au tour de la grande sœur de la victime de témoigner, en larmes, sur la mort de «la personne la plus importante à [ses] yeux».

«Je vis le deuil de ma petite sœur, ma mère me l’a enlevée, a dit la jeune femme. J’ai perdu une sœur, mais j’ai aussi perdu une mère, je serais marquée pour le reste de ma vie. Je souhaite [à sa mère] de vivre le mal que je vis chaque jour. Peu importe la peine qui sera imposée, ce ne sera jamais assez pour ce qu’elle nous a fait subir.»

Assise dans le box des accusés, Stéphanie Brossoit, 39 ans, a éclaté en sanglots en entendant ces mots qui faisaient référence au sordide homicide qu’elle a commis en juillet 2020.

Photo fournie par la famille de la victime Maélie Brossoit-Nogueira

Trop de drogue

Selon le résumé des faits déposés à la cour quand Brossoit avait plaidé coupable d’une accusation réduite d’homicide involontaire, à l’époque, la femme avait des problèmes de consommation de drogue. Mais même si la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) avait lancé une enquête, la femme avait pu continuer à s’occuper de son enfant, dans le cadre d’une garde partagée.

«La DPJ a fermé le dossier en concluant qu’il n’y avait pas de risque pour Maélie», indique le document de cour.

Photo courtoisie

Ainsi, au moment du drame, Brossoit n’avait pas dormi depuis plusieurs jours. Pour «faire sa journée» et passer du temps avec sa fillette, elle avait consommé du speed. Puis, craignant de ne pas être capable de dormir le soir, elle a pris du GHB, du cannabis et un comprimé de Seroquel. 

C’est là qu’elle a fait une psychose.

«Au courant de la nuit, l’accusée s’est réveillée dans un état de confusion, se sentant coincée dans une autre dimension, indique le résumé des faits. Elle se sentait entre la vie et la mort. Ses pensées lui disaient qu’elle devait donner des coups de couteau à son enfant pour la sauver.»

«Je vais mourir»

Brossoit a ainsi attaqué son enfant, qui a tenté de se réfugier dans la salle de bain du logement situé dans le quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

«Je vais mourir», avait crié l’enfant de 6 ans, assez fort pour qu’un voisin entende ces dernières paroles.

Photo d'archives, Martin Alarie

Juste après, Brossoit défonçait la porte et achevait la petite Maélie Brossoit-Nogueira. Au total, l’enfant avait 80 plaies, selon les résultats de l’autopsie.

«Je sais que j’ai fait la pire chose au monde», a dit Brossoit aux policiers, juste après son arrestation.

Pour Mes Elfriede Duclervil et Roxane Sicotte de la défense, Brossoit avait de bonnes chances d’être acquittée en plaidant l’intoxication extrême, car ce moyen de défense était toujours possible au moment où le drame avait été commis. 

Mais comme l’accusée voulait absolument éviter un procès, elle a plutôt accepté l’offre de la Couronne de plaider coupable d’homicide involontaire plutôt que de meurtre, ce qui lui évitera la prison à vie.

Selon nos informations, les parties devraient suggérer une peine d’environ 10 ans de pénitencier.

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