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Infirmières: André Fortin confronte le ministre de la Santé, Christian Dubé

Le sort du personnel infirmier a donné lieu, jeudi, à des échanges musclés à l’Assemblée nationale. Il faut dire que c'est plus de 5 000 infirmières qui sont touchées par la réforme interne du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), soit près du quart des employés du réseau de la santé.

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La joute politique au salon bleu n'a rien pour calmer l'inquiétude grandissante du personnel. La région serait bel et bien une région test. L'opposition officielle en est convaincue. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, aurait l'intention de l'exporter dans d'autres régions.

«Le projet pilote de la Mauricie Centre-du-Québec, il va le prendre et il va l'envoyer dans toutes les régions», a clamé le député libéral et porte-parole en matière de Santé, André Fortin.

Le ministre Dubé appuie la PDG régionale, Nathalie Petitclerc. Il réitère qu'il fallait mettre fin aux temps supplémentaires obligatoires (TSO) et éviter des bris de services dans les secteurs critiques.

«La solution qu'elle a mise sur la table, ça évite les bris de service, parce que ces secteurs-là qui sont fusionnés sont importants. Félicitons nos PDG qui ont un sens de trouver des solutions à une situation exceptionnelle», a-t-il rétorqué.

Plus tôt jeudi matin, le dossier des infirmières a fait hausser le ton lors de la période de questions.

«Des centaines d'elles pensent démissionner en ce moment. Et c'est vous, qui les pousser dans cette direction-là. La pénurie d'infirmières est partout au Québec, et il y a juste la Mauricie et le Centre-du-Québec qui ont besoin de faire travailler les gens la fin de semaine, de les forcer à travailler la fin de semaine. Ce que le ministre est en train de nous dire c'est que ce serait correct d'exporter cette situation partout au Québec», a laissé tomber André Fortin.

Le ministre de la Santé a répliqué : «Est-ce qu'on va obliger les 80% des gens qui ont déjà des heures défavorables à faire du TSO ou on peut regarder d'autres façons? [...] On va présenter un plan dans les prochaines semaines où tout le monde va devoir contribuer et regarder une façon différente de donner nos services en santé.»

Le président de l’Ordre rassuré

Le président de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a invité le CIUSSS MCQ à ouvrir un dialogue avec ses employés. Luc Mathieu a appris lors de sa rencontre, mercredi, avec la direction des Soins infirmiers que ce ne sont pas tous les centres d'activités qui seront visés par du déplacement de personnel.

«On est rassuré, mais on demeure préoccupé par ce genre d'opérations. Il ne faudrait pas que cela se déploie ailleurs sur une base régulière... parce que ce serait de ne pas reconnaitre l'expertise des infirmières», a-t-il ajouté.

L'enjeu de la formation a été discuté et une vigie sera aussi en place dans les secteurs qui font appel à du renfort.

Le CIUSSS MCQ nous a mentionné que sur les 500 infirmières et infirmiers de Drummondville, 15% seulement seront déplacés et le seront vers des secteurs apparentés à leur champ d'expertise. La fin de semaine prochaine, la mesure des fins de semaine obligatoire sera applicable à toute la région de Drummondville.

La présidente du syndicat et des infirmières étaient présentes, jeudi, à l'Assemblée nationale.

Les infirmières ont par ailleurs rejeté à 94% l'aménagement des fusions de l'employeur en assemblée générale. Une grève est maintenant envisagée.

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