Des résidents de la Haute-Gaspésie qui doivent se rendre à Rimouski pour recevoir des soins de santé veulent mettre fin à ce qu'ils considèrent être une injustice.
Plus du quart de la population de la Haute-Gaspésie a apposé sa signature sur la pétition qui demande la révision de la politique de déplacement du réseau de la santé.
«Trois milles cinq cents signatures, on ne s'attendait pas à une telle réponse, mais ça prouve à quel point c'est un enjeu important», a indiqué Karim Haidar, codirecteur du Centre d'action bénévole des Chic-Chocs, qui a initié la pétition avec d'autres organismes de la région.
Selon la politique actuelle, pour avoir droit à un remboursement des frais de déplacement par le gouvernement, les patients doivent parcourir plus de 200 km.
Ainsi, les résidents de Cap-Chat et de Sainte-Anne-des-Monts ne sont pas éligibles au remboursement puisqu'ils sont situés à un peu moins de 200 kilomètres.
Une politique «qui doit changer»
«C'est incroyable, c'est inouï que, parce qu'il nous manque quelques kilomètres, on doive assumer tous ces frais-là alors que le service n'est pas offert chez nous», a lancé Diane Sabourin, une résidence de Sainte-Anne-des-Monts depuis six ans.
Mme Sabourin doit se rendre à l'hôpital de Rimouski tous les trois mois pour des injections dues à ses migraines chroniques.
«L'essence, c'est presque 100 $ [chaque fois], plus les repas. Nous, on est retraités, nos revenus n'augmentent pas, ça représente beaucoup dans notre budget», a-t-elle expliqué.
«On a des témoignages nombreux de personnes qui ne vont pas se faire soigner par manque de moyens financiers. [...] Ça, on ne veut plus entendre ça», a souligné le maire de Sainte-Anne-des-Monts, Simon Deschênes.
Le député de Gaspé, Stéphane Ste-Croix, déposera la pétition jeudi à l'Assemblée nationale.
Nombreux sont ceux qui espèrent que le gouvernement donnera suite à leur requête.
«Ca fait plus de 10 ans qu'ils se battent pour ça, ils ont enfin une voix à l'Assemblée nationale, alors c'est sûr qu'ils s'attendent à une réponse du ministre», a lancé M. Haidar.
«Les Îles-de-la-Madeleine ont un statut particulier reconnu par le gouvernement du Québec dû à leur insularité. Est-ce que la Haute-Gaspésie pourrait obtenir un statut particulier pour les soins primaires de base en santé pour que notre population puisse à coût nul obtenir les mêmes soins qu'ailleurs au Québec? Je pense qu'il n'y a pas un gouvernement qui va mal paraître avec une mesure semblable», a proposé le maire de Sainte-Anne-des-Monts mercredi.
Les organismes qui ont initié la pétition souhaitent que leur démarche porte fruit et qu'elle inspire d'autres régions qui vivent la même problématique à agir.