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Des comités logements manifestent contre le budget Girard à Montréal

AUDREY SANIKOPOULOS / AGENCE QMI

De plus en plus de locataires montréalais doivent choisir entre payer leur loyer ou se nourrir, déplorent des comités logements de la métropole, qui dénoncent le manque d’argent prévu pour les logements sociaux dans le dernier budget de Québec. 

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«Tous les jours, on reçoit une trentaine d’appels de gens qui sont vraiment en détresse parce qu’ils n’arrivent plus à payer leur loyer», a témoigné Sylvie Dalpé, coordinatrice d’Action Dignité Saint-Léonard.

«Tous les mois, je vois de 30 à 40 personnes qui habitent dans le privé et qui me supplient [de leur trouver un logement] parce qu’ils ne peuvent plus payer», a souligné Nicholas Harvest, intervenant communautaire au Regroupement information logement de Pointe-Saint-Charles.

Ils faisaient partie de la cinquantaine de personnes qui manifestaient vendredi après-midi devant le Centre Sheraton du centre-ville de Montréal. Au même moment, le ministre des Finances, Éric Girard, y présentait son budget devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

AUDREY SANIKOPOULOS / AGENCE QMI

Une «claque»

Les comités logement dénoncent le manque de financement des logements sociaux. Selon eux, les logements abordables sur lesquels mise désormais le gouvernement Legault ne garantissent pas une abordabilité sur le long terme.

Dans son budget dévoilé mardi, Québec compte dédier 191 millions $ à AccèsLogis pour la construction de logements sociaux. Cette somme est cependant prévue uniquement pour des projets qui sont en attente.

«[Le budget Girard] est une claque au visage de milliers de locataires qui en arrache», a soutenu Véronique Laflamme, porte-parole du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

La mairesse de Montréal n’avait pas non plus mâché ses mots après la publication du budget. «Le gouvernement du Québec fait le choix d’ignorer la crise du logement», avait-elle statué mercredi.

La Ville avait rapidement mis sur pied une équipe tactique formée de membres du milieu pour tenter de trouver des solutions. Mme Laflamme en faisait partie.

Pour elle, le constat est clair. «On ne peut pas lâcher le gouvernement du Québec, c’est sa compétence», a-t-elle martelé.

AUDREY SANIKOPOULOS / AGENCE QMI

Le dernier rempart

Le quartier de Pointe-Saint-Charles a le plus grand taux per capita de logements sociaux dans le pays, a expliqué M. Harvest.

«On a vu les bénéfices d’avoir un parc de logement social concret. Ç’a beaucoup aidé des problèmes de pauvreté et des problèmes sociaux comme la criminalité ou la violence», a-t-il indiqué.

De son côté, l’arrondissement de Montréal-Nord compte moins de logements sociaux que la moyenne montréalaise. Pourtant, Jacynthe Morin, organisatrice communautaire comité logement Montréal-Nord, ressent les impacts concrets de ce type d’habitation.

«Le logement social, ça permet vraiment aux personnes de rester dans les quartiers», a-t-elle précisé.

Si le manque de financement bloque la construction de nouveaux logements sociaux, il empêche aussi l’entretien du parc actuel. «On a aussi de la difficulté à maintenir les logements qu’on a en bonne santé parce qu’ils sont très vieux», a affirmé Mme Morin.

«Le logement social est le seul rempart contre la crise du logement», a résumé Mme Laflamme.

AUDREY SANIKOPOULOS / AGENCE QMI

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