Épuisées et forcées à faire du temps supplémentaire, les professionnelles en soins de l'unité de médecine de l'hôpital de Roberval réclament des changements immédiats dans le mode de gestion.
C’est du moins ce qui est ressorti d’une lettre que l’une d’entre elle a fait parvenir aux membres du conseil d'administration du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et qui a été dévoilée publiquement jeudi lors de la séance du conseil.
«Actuellement, quatorze professionnelles en soins travaillent sur ce département alors que la structure prévoit qu'il devrait y en avoir 37», a expliqué sa présidente régionale, Julie Boivin, à TVA Nouvelles.

Vêtues de dossards pour démontrer leur mécontentement sur leur lieu de travail, ces dernières ont placé des affiches sur lesquelles on peut voir le nombre de quarts de travail effectué en temps supplémentaire obligatoire, bien en vue pour sensibiliser la population.
Il y a deux semaines, une infirmière aurait notamment travaillé 16 heures par jour pendant cinq jours consécutifs, selon Mme Boivin.
Si ces professionnelles ont eu l'occasion de discuter de la problématique à de nombreuses reprises avec les autorités régionales de la santé, elles estiment que les solutions misent en place sont nettement insuffisantes.
Les travailleuses n'ont pas non plus apprécié de se faire dire par la haute direction du CIUSSS que la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de la santé risquait d'être encore d'actualité dans 8 à 10 ans.

«Ce n'est pas avec des affirmations comme celles-là qu'on va les encourager à rester au travail», a lancé Julie Boivin.
Elles ont l'opportunité de postuler sur des postes ailleurs au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
À l'été 2021, huit infirmières de ce même l'établissement avaient démissionné. Depuis cette vague de démissions, le temps supplémentaire obligatoire continuerait pourtant d'être la norme sur l'unité de médecine, selon leur syndicat affilié à la FIQ.
Uniquement sur l'unité de médecine de l'hôpital de Roberval, au moins cinq professionnelles en soins sont en congé maladie à l'heure actuelle, six autres sont enceintes et six postes ne sont pas comblés.