Est-ce que le manque de bénévoles menace la tenue d'événements au cours des prochains mois au Saguenay-Lac-St-Jean? La question se pose depuis quelques jours, après l'annulation de deux des trois éditions du Relais pour la vie cette année, en raison du manque de bénévoles.
«Je ne peux dire que j'ai été surpris... Nous-mêmes, nous manquons de conducteurs bénévoles. Mais je trouve ça de valeur pour le Relais pour la vie», a lancé Gilbert Deschênes, 77 ans, qui accompagne des personnes âgées à leurs rendez-vous médicaux.
Les Centres d'Action Bénévoles de Chicoutimi, Jonquière et La Baie totalisent un peu plus de 200 bénévoles. L'une des tâches les plus sollicitées est le transport de personnes âgées, parfois à mobilité réduite, à des rendez-vous médicaux.
«J'ai déjà fait 150 kilomètres en une journée, a relaté M. Deschênes. J'ai eu 8 transports, et on m'en avait rajouté un 9ème, en raison d'une urgence.»
Uniquement pour La Baie, ce service compte 8 bénévoles dévoués. Le besoin serait de 14.
«On a dû abandonner les accompagnements à l'épicerie, pour la banque. Il y a même des accompagnements pour rendez-vous médicaux qu'on a dû refuser par manque de bénévoles», a soupiré Marie-Alice Simard, du Centre d'Action bénévole de La Baie.
«C'est difficile pour tous les organismes communautaires, comme tous les Centres d'action bénévole, a pour sa part indiqué la directrice-générale du centre de Chicoutimi, Jessica Tremblay-Doucet. Le recrutement est difficile partout, même à Montréal.»
«Même Saguenay en Neige nous a appelé parce que l'organisation avait du mal à trouver des bénévoles, a raconté son homologue du Centre d'action bénévole de Jonquière, Marie-Ève Lefrançois. J'ai peur que le Relais pour la vie soit juste le début d'une suite.»
Autre problème lié au manque de main d'oeuvre: des organismes peinent à compléter leur conseil d'administration.
«De voir comment on peut venir en aide aux organismes avec moins de monde, c'est un défi quotidien», a fait remarquer Jessica Tremblay-Doucet.
Le renouvellement des banques de volontaires rencontre plusieurs embûches, depuis la pandémie.
«On dirait que les gens âgés sont plus réticents à sortir depuis la pandémie, a noté Mme Lefrançois. Il y a aussi que beaucoup de retraités sont retournés sur le marché du travail, dans des pharmacies ou pour faire des livraisons.»
«C'est certain que dans ces conditions, le goût de faire du bénévolat se transmet moins bien aux plus jeunes, a-t-elle ajouté. "Souvent, c'était les grands-parents qui initiaient leurs petits-enfants. On est rendus à se demander si on ne devrait pas rencontrer les enfants dans les écoles primaires [...] pour sensibiliser les jeunes à l'importance de l'implication.»
Gilbert Deschênes, lui, se sent valorisé par son implication.
«C'est de rendre service, d'aider quelqu'un, qui me fait plaisir», a-t-il conclu.