Au palais de justice de Sherbrooke, en Estrie, les premiers témoins ont été entendus au procès de Kevin Sanders accusé du meurtre non-prémédité de Joël Mailhot.
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Aux jurés, la procureure aux poursuites criminelles, Me Geneviève Crépeau, a dépeint les événements survenus à la Taverne Urbaine comme un crime d'une extrême violence.
Des détails extrêmement difficiles à entendre pour la famille de la victime.
Gérard Mailhot s’est fait un devoir d'être présent au tribunal, pour son fils Joël, la victime de cette sauvage agression, mais aussi pour tenter de comprendre ce qui s'est réellement passé le soir du 17 août 2020 à l'intérieur de la Taverne Urbaine.

Dans son exposé d'ouverture aux sept hommes et cinq femmes du jury, la procureure aux poursuites criminelles a mentionné que Kevin Sanders était de mauvaise humeur ce soir-là.
L'accusé, que l'on voit sur les images de la caméra de surveillance assis au bar à droite de l'écran, et la victime, assise à gauche, ne se connaissaient pas.

L'individu de 28 ans est devenu colérique quand la serveuse lui a mentionné qu'elle devait bientôt fermer.
«Il était en colère contre la serveuse [...] il voulait finir sa bière», leur a indiqué Me Crépeau.
La serveuse l'a averti qu'elle appellerait les policiers s'il refusait de collaborer.

Au moment où elle a appelé les policiers, Kevin Sanders a réagi d'une manière extrêmement violente en empoignant la victime de 51 ans pour le projeter au sol.
«Il lui a asséné 18 coups de poing au visage et à la tête [...], et ensuite quatre coups de pied avec son talon.»
Le premier témoin entendu était Mathieu Grenier, premier policier intervenu à l'intérieur du bar.
La victime gisait au sol dans une mare de sang, son visage était tout enflé, déformé, a-t-il mentionné au jury.

Malgré des manœuvres de réanimation, l'homme n'a jamais repris conscience.
Méconnaissable à un point tel, comme il n'avait aucun papier d'identité sur lui, c'est à partir de ses empreintes digitales que les policiers ont finalement parvenu à identifier la victime comme étant Joël Mailhot, 51 ans, de Sherbrooke.
Fait plutôt inhabituel dans un procès de meurtre au deuxième degré, Kevin Sanders se défend seul, refusant l'assistance d'un avocat.
Au début de l'audience ce matin, quand la greffière lui a lu l'acte d'accusation, il est demeuré muet, impassible; le juge a interprété son silence comme un plaidoyer de non-culpabilité.
Debout dans le box des accusés, Kevin Sanders a balayé du regard les membres du jury et les personnes dans la salle.
À chaque question que le juge lui a posée, il est demeuré de glace, figé, enfermé dans son mutisme. Un comportement qui laisse incrédules les proches de la victime.
En tout, la poursuite entend présenter neuf témoins, dont la serveuse témoin des événements et une pathologiste judiciaire.