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Universités: levée de boucliers contre la formation rapide pour devenir prof

Young male teacher or student holding chalk writing on chalkboard in classroom

Photo Adobe Stock

Dans le réseau universitaire, la formation courte mise sur pied par la TÉLUQ pour former des enseignants fait l’unanimité... contre elle. Les autres établissements jugent que ce programme n’est pas à la hauteur.

«On pense que le programme n’est pas suffisant pour obtenir le brevet d’enseignement», affirme sans détour Jean Bélanger, président de l’ADEREQ, l’association qui représente les doyens des facultés d’éducation des universités québécoises.

La TÉLUQ est la seule université – sur un total de 13 établissements – à avoir répondu à l’appel du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville. En janvier, le ministre a annoncé son intention de mettre sur pied une formation de 2e cycle plus courte pour les aspirants enseignants afin de répondre à la pénurie de personnel dans le réseau scolaire.

Le nouveau programme de la TÉLUQ sera accessible uniquement aux profs non légalement qualifiés qui enseignent déjà dans le réseau scolaire, rapportait Le Journal jeudi. Leur formation pratique pourra se faire dans leur milieu de travail, sous la supervision et l’encadrement mis sur pied par leur centre de service scolaire.

La TÉLUQ fait cavalier seul

Aucune autre université n’a toutefois l’intention d’emboîter le pas, indique M. Bélanger.

Les facultés d’éducation s’expliquent mal comment ce programme court pourra répondre aux exigences en matière de formation des futurs enseignants, qui ont justement été rehaussées récemment par le ministère de l’Éducation.

«L’équation est difficile à comprendre», indique celui qui est aussi doyen de la Faculté des sciences de l’éducation à l’UQAM.

De son côté, la TÉLUQ assure que cette formation permettra de répondre aux exigences du ministère de l’Éducation, au même titre que les autres programmes reconnus, puisque les apprentissages pourront être mis en pratique au quotidien par des aspirants profs qui enseignent déjà en classe auprès des élèves.

Dans le réseau scolaire, des acteurs ont salué vendredi la création de ce nouveau programme. « C’est un programme concret et flexible que nous appuyons fortement pour contrer la pénurie du personnel enseignant», a affirmé par communiqué Lucien Maltais, président de l’Association des directions générales scolaires du Québec.

Le ministre Drainville a de son côté indiqué avoir «la ferme intention» de travailler à ce que ce type de programme puisse mener au brevet d’enseignement.

Les programmes universitaires menant au brevet d’enseignement doivent être approuvés par le ministre, sur recommandation du Comité de programme de formation à l’enseignement (CAPFE).

Or les travaux du CAPFE sont suspendus présentement. Le comité s’est opposé l’an passé à la volonté de l’ancien ministre Jean-François Roberge d’accélérer la formation des futurs enseignants, ce qui a entraîné une vague de départs parmi ses membres. La moitié des sièges sont présentement vacants.

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