Un homme violent passera les quatre prochaines années et demie au pénitencier pour avoir battu et agressé sexuellement la mère de ses enfants, qui a été avec lui pendant 11 ans, endurant le calvaire espérant offrir «une famille normale» à ses enfants.
Le juge Christian Boulet a condamné Daniel Morissette à une peine de trois ans de détention pour une agression sexuelle causant des lésions et à une autre peine consécutive de 18 mois pour des voies de fait sur son ancienne conjointe.
À partir de 2004 et lors des 11 années qu’aura duré l’union, entrecoupées de quelques séparations presque systématiquement suivies de reprises, Morissette aura fait vivre l’enfer à sa conjointe. Coups, insultes, menaces, le juge Boulet a insisté dans sa décision sur le fait que la victime avait été «brutalisée à répétition».
Agressée un mois après avoir accouché
Daniel Morissette a poussé l’odieux jusqu’à agresser sexuellement sa conjointe alors qu’elle venait tout juste de donner naissance à leur fils un mois plus tôt.
Même si elle avait toujours des points de suture aux parties génitales, «monsieur veut une relation sexuelle», a exposé le juge vendredi.
«Il insiste, la prend par les cheveux, lui plaque la tête dans un mur. Il la tient à quatre pattes et la sodomise pendant deux à trois minutes», a décrit le magistrat, ajoutant que l’homme s’était entêté malgré les pleurs et les cris de douleurs de sa victime, qui subira des blessures lors de l’événement.
La femme décidera de rester, n’ayant nulle part où aller avec ses deux enfants.
S’ensuit une spirale de violence où Daniel Morissette, souvent sous l’influence de l’alcool, frappe la victime dans divers épisodes d’agression.
Lors de l’un des événements, il la frappe au visage, la lance au sol, avant de lui érafler le visage dans le gravier. Une autre fois, la femme perd connaissance après un coup de poing au visage.
Après les agressions, elle part et se réfugie chez une amie ou loue un appartement. Mais chaque fois qu’elle vient porter les enfants à son ex pour ses droits de visite, Morissette est repentant, promet avoir changé et convainc madame de revenir.
«Chaque fois, elle revient pour vivre comme une vraie famille», a expliqué le juge Boulet dans sa décision.
Replonger chaque fois
Mais chaque fois, la violence reprend.
Revenant saoul à la maison une nuit, Daniel Morissette réveille sa victime pour avoir une relation sexuelle. En l’injuriant, la traitant notamment de «vidange», il la frappe au ventre à coups de pied alors qu’il porte toujours ses bottes.
Le dernier épisode violent survient quand l’homme menace de s’en prendre à sa fille de 13 ans. Après qu’il lui a agrippé les fesses en disant qu’elle «était en train de devenir femme en crisse», sa conjointe s’interpose et demande aux enfants de se retirer. Daniel Morissette menace alors de «donner une volée à la fille de la victime», mais c’est cette dernière qui subira une dernière fois les foudres de l’homme, qui la bat violemment à coups de poing et de pieds.
Sortie du joug de l’homme, la victime a porté plainte en 2017.
«Contexte de domination»
Le juge Boulet a établi que même si la victime avait choisi de ne pas faire de déclaration de la victime lors des observations sur la peine, il était en mesure de conclure que le «contexte de domination» et les «comportements violents et répétés» ont laissé des traces profondes sur la femme. Tant physiquement que psychologiquement.
En imposant la peine totale de 4 ans et demi de détention, le magistrat a insisté sur le fait que même si on ne devait jamais mettre de côté la réhabilitation, l’objectif de dissuasion était «prioritaire dans un cas de violence conjugale».
Daniel Morissette sera également inscrit au registre des délinquants sexuels pour les 25 prochaines années.
La Couronne, représentée par Me Pierre-Alexandre Bernard, réclamait une peine d’emprisonnement de cinq ans dans ce dossier, tandis que la défense avait soumis au juge une sentence de deux ans moins un jour.