Sous la pression de Washington, Ottawa débloquera 100 millions de dollars supplémentaires pour aider les forces de sécurité à reprendre le contrôle de Haïti.
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Ce serait un des résultats des échanges en cours dans la capitale fédérale entre la diplomatie canadienne et la délégation du président américain, Joe Biden.
Les États-Unis demandent depuis des mois que le Canada prenne la tête d’une force internationale d’intervention dans l’île en partie contrôlée par des gangs armés qui terrorisent la population. Mais le Canada, fort de ses interventions passées sur place, s’y refuse, privilégiant «une solution par et pour les Haïtiens».
Le Canada, qui a déjà versé 2 milliards de dollars pour soutenir Haïti depuis 2010, annoncera en plus sous peu de nouvelles sanctions contre les oligarques haïtiens.

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NORAD
Pour Washington, Haïti n’est cependant qu’un problème secondaire à celui de la défense du continent nord-américain qu’il juge à risque d’une attaque de missiles en raison de l’accroissement des tensions mondiales, en particulier avec la Russie et la Chine.
Joe Biden réclame donc qu’on accélère la modernisation des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). Ceux-ci constituent notre première ligne de défense contre une attaque, mais n’ont pas été modernisés depuis les années 80. Ils sont donc incapables de détecter les nouvelles technologies militaires.

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En juin dernier, Ottawa a annoncé un plan de modernisation étiré sur 20 ans. Mais face à une menace imminente, c’est bien trop long au goût de nos voisins. D’après des fuites, la délégation américaine aurait convaincu le Canada d’accélérer le pas.
On en saura plus en après-midi, lors du point de presse de Justin Trudeau et Joe Biden qui sera suivi d’un dîner d’État auquel sera présente une brochette d’invités de marque, dont Michael Kovrig et Michael Spavor, les deux Canadiens qui ont été détenus en Chine de décembre 2018 à septembre 2021.