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«La Voix»: Denoncourt pimente les directs

Martin Chevalier / JdeM

Les directs de «La Voix» ont une saveur particulière, cette saison, car la production a fait appel à nul autre que Serge Denoncourt pour la mise en scène des différents numéros. Son but est principalement de stimuler et enrichir la présence scénique des candidats et des invités lors des quatre dernières émissions en direct.

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«Je ne suis pas ici pour rajouter des bébelles, a-t-il détaillé en entrevue. J’essaie d’accompagner les artistes dans leur démarche artistique, et mettre en scène l’ambiance, l’émotion et le visuel de leur chanson. Je ne rajoute pas tellement d’affaires, je me concentre plus sur la lumière, l’environnement et sur la direction des interprètes.»

Tout ce travail de mise en scène est bien entendu préparé conjointement avec la réalisatrice Jill Niquet-Joyal. «L’idée directrice est de créer l’émotion, et pas nécessairement le "wow".»

L’an dernier, Serge Denoncourt avait présenté un numéro carte blanche lors d’un gala de «Star Académie». Son travail est complètement différent cette fois-ci. 

«Pour la carte blanche, je me suis fait plaisir avec un répertoire que j’aime bien. À "La Voix", j’accompagne les candidats et je mets en scène leur univers, pas le mien. Arrivé aux directs, on sait qu’ils ont de belles voix, ce sujet est réglé. 

«Maintenant, comment je fais pour que le visuel, l’enrobage et l’interprétation les amènent plus loin? C’est le directeur de comédie musicale qui entre en jeu.»

TOMA ICZKOVITS

S’appuyer sur le narratif

Denoncourt a d’abord regardé ce qui se fait partout ailleurs, que ce soit aux Grammys, aux Victoires de la musique ou en Angleterre, pour construire les tendances de la saison. 

«Tout devient plus graphique en télé. Remplir le cadre n’est plus nécessaire, on se concentre davantage sur ce qu’on met dans le cadre. Il y a eu toute une réflexion, mais il ne faut pas non plus rêver, on doit rester dans les codes de l’émission, qui ont néanmoins le droit d’évoluer. C’est vraiment passionnant.»

Et comme il travaille avec des artistes en devenir, la concertation et l’échange sont de mise. «Je n’essaie pas d’effacer la personnalité des candidats, on travaille ensemble. Je ne veux pas unifier les numéros. On l’a vu dimanche dernier, on voyage d’un univers à un autre tout au long de la soirée. Les candidats avaient le droit de dire s’ils haïssaient ça, mais ils ont l’air plutôt contents.»

Rester pertinent

Travailler avec de jeunes artistes pour les pousser à se dépasser, c’est ce que Serge Denoncourt fait depuis des années. 

«Je leur donne aussi des petites leçons d’interprétation, d’intensité, de présence et de charisme. Je pense que c’est la raison pour laquelle la production m’a appelé. Je fais comme un petit coaching supplémentaire. À 20 ans, ils ne connaissent pas forcément leurs limites, je les pousse à se dépasser.»

Si le metteur en scène adore être au contact de la jeune génération, c’est parce qu’il en retire une fraîcheur qui l’empêche de vieillir. 

«J’ai 60 ans et là, je suis en contact avec des jeunes qui ont 18-20 ans, est-ce que je suis encore pertinent, est-ce que je les comprends, est-ce que je peux les mettre en valeur? Il semble que oui. C’est facile pour un gars de mon âge de rester de son temps en fréquentant des gens plus jeunes. Si je faisais des affaires de mononcle, ils me le diraient tout de suite.»

Un agenda chargé

En plus des directs de «La Voix», Serge Denoncourt travaille sur une foule de projets aux quatre coins du monde. «J’ai un spectacle qui joue en France, un autre projet en développement là-bas. J’ai aussi un projet pour Rome et un autre pour Broadway.»

Il signe également la mise en scène de la comédie musicale «Hair», qui sera présentée cet été, à Montréal, dans le cadre du festival Juste pour rire.

«Je suis très excité de monter ce spectacle. Je trouve intéressant de voir des jeunes qui vont quasiment jouer leurs grands-parents et qui posent la question: est-ce que cette révolution a fonctionné? Et la réponse est non. Mais c’est intéressant de voir ce qui est resté de ça. En plus, la musique est bonne, on va triper tout au long du spectacle.»

Les quarts de finale de «La Voix» se poursuivent ce dimanche, à 19h30, à TVA.

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