Il y a plus d’une semaine, un incendie a ravagé un immeuble patrimonial. Parmi les corps retrouvés dans les décombres, Camille Maheux, 76 ans, est première victime qui a été formellement identifiée. Deux de ses proches se remémorent leur amie à l'émission «Dossiers en cours».
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«Camille était tout un personnage. Elle avait toujours la caméra au cou, mais peut-être moins depuis la dernière année. Une grande collection d’images est partie malheureusement avec elle», raconte Suzanne Girard, qui a rencontré Camille en 1975.
«C’était une personne assez extravertie, elle avait beaucoup d’amis autour du monde. Elle adorait vivre au Vieux-Montréal. C’est une femme qui laissait sa marque peu importe où elle passait», poursuit-elle.
«Je savais que c’était un immeuble problématique. On avait un propriétaire très conciliant et il ne voulait pas d’ennuis. Jusqu’au jour où le nouveau propriétaire est arrivé. (...) Il n’a rien fait pour améliorer la situation, mais elle a empiré. (...) L’ambiance s’est détériorée», décrit Diane Obomsawin, qui a quitté l'immeuble après ce changement d'ambiance.
Les artistes vivant à cet endroit ont quitté petit par petit. D’autres personnes se sont installées dont une qui a défoncé la porte de Camille à coups de marteau. «Elle l’avait traitée de niaiseuse, peut-être qu’elle n’aurait pas dû. (...) Mais juste pour dire que l’ambiance avait changé», explique Mme Obomsawin.
Camille Maheux aurait déjà confié ses inquiétudes à ses amies quant à la sécurité de l’immeuble.
Le jour de l’incendie, ce sont des amies qui ont appris à Suzanne Girard que l’immeuble de Camille était en feu. Depuis, 7 personnes ont été portées disparues et quatre corps ont été retrouvés.
«Apparemment, elle est morte asphyxiée. J’espère qu’elle n’est pas devenue consciente de ce qui s’est passé», souhaite Mme Girard.
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«C’est une problématique à Montréal. (...) J’espère juste que quelque chose va ressortir de ça, ce sont des morts inutiles. (...) C’est un cri, quelque chose pire que ça, c’est impossible», croit Suzanne Girard.
«Les propriétaires restent impunis. Ça reste un avertissement», conclut Diane Obomsawin.