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Ottawa ne connait pas l’impact de sa «politique d’aide internationale féministe» à 3,5 G$

Photo d'archives, Agence QMI

Le gouvernement fédéral n’arrive pas à prouver l’impact sur les femmes et les filles de sa politique qui coûte 3,5 milliards $ par année, a rapporté la Vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan. 

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Dans un rapport déposé lundi au Parlement, Mme Hogan a trouvé «des faiblesses importantes quant à la façon dont Affaires mondiales Canada gérait l’information relative aux projets» qu’il finance.

Ces «faiblesses» ne sont pas nouvelles, a souligné la VG, car elles ont été signalées dès 2021, dans un audit interne du ministère.

«Nous avons constaté que la Politique d’aide internationale féministe du Canada comportait des engagements décrivant la façon de dépenser les fonds, sans aucun objectif lié aux améliorations précises apportées aux circonstances des personnes bénéficiant des fonds», a expliqué la VG.

D’un côté, le ministère est «très bon» pour mesurer ses investissements et le travail effectué, mais est loin de l’être lorsqu’il s’agit de mesurer les résultats de sa politique et de ses projets.

Selon celle-ci, «le ministère a raté une occasion de démontrer la valeur de l’aide internationale».

Un exemple : le gouvernement a investi dans l’amélioration d’installations sanitaires de certains pays pour assurer que les filles puissent rester à l’école pendant leurs menstruations. Selon la VG, le gouvernement a surveillé le travail effectué au niveau des infrastructures, sans toutefois se demander si cela a eu un impact sur l’«assiduité scolaire» des filles dans les communautés concernées.

«Si le projet est destiné à améliorer la santé, alors on devrait au moins s’arranger pour suivre cette mesure précise», a expliqué Mme Hogan en point de presse.

La VG juge «impératif» que le ministère «prenne immédiatement des mesures» pour produire et communiquer des résultats concrets «afin de montrer que les femmes et les filles profitent des programmes financés par le Canada et que les investissements canadiens sont utiles».

Ex aequo avec l’Islande, le Canada se situe au premier rang des pays qui contribuent au financement d’aide internationale prenant en compte l’égalité des sexes en 2022, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

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