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Procès Sanders : l'accusé était étonnamment calme, selon les policiers

Deux policiers intervenus le soir du meurtre de Joël Mailhot en août 2020, à Sherbrooke, ont raconté dans quel état d’esprit se trouvait l’accusé Kevin Sanders dans les heures suivant le drame lors de leur témoignage au palais de justice de Sherbrooke, lundi après-midi.

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Kevin Sanders marchait sur la rue Alexandre vers la rue King Ouest quand les premiers policiers sont débarqués à la Taverne Urbaine, où a été commis le meurtre le soir du 17 août 2020.

L'homme était blessé à la tête et saignait abondamment parce que sa victime, en voulant se défendre, lui avait fracassé un verre sur le crâne.

C'est sur le trottoir de la Place de la Cité, à quelques centaines de mètres des lieux de l'agression, que les agents Samuel Lafrenais et Charles Bernier ont procédé à son arrestation.

L'accusé n'a pas résisté au moment d'être menotté par les patrouilleurs. Ils ont dû lui placer un collet anti-crachat autour du cou parce qu'il crachouillait du sang.

Les deux agents ont passé une partie de la nuit à l'hôpital avec lui en attendant qu'il reçoive des soins pour ses blessures à la tête.

À leurs yeux, l'accusé est apparu anormalement calme compte tenu des événements survenus plus tôt. Kevin Sanders a aussi fait plusieurs déclarations spontanées et non sollicitées.

«C'est moi qui a cherché le trouble; il m'a pété une bière sur la tête, pis moi, je l'ai frappé avec mes poings», a notamment raconté l’accusé.

Quand le policier Lafrenais lui a relu ses droits et offert de parler à un avocat, Sanders a déclaré en toute conscience : «J'en ai pas besoin, j'assume tout ce que j'ai fait et je vais vivre avec les conséquences [...]. Je vais payer pour ce que j'ai fait.»

Plus tard, en prenant des photos des blessures et des mains de l'accusé, le policier Bernier lui a lancé en boutade «ouain, tu es magané!», ce qui a amené Sanders à répondre «tu devrais voir l'autre, je suis pas mal sûr qu'il est plus magané que moi!»

L'accusé, arrêté pour voies de faits graves, ignorait au moment de ses déclarations que la victime allait décéder quelques jours en plus tard. Il a même demandé à un des policiers si l'autre individu était «correct.

Mardi, la poursuite doit faire entendre un premier témoin civil, la serveuse qui travaillait à la Taverne Urbaine le soir du 17 août 2020, seule personne témoin de l'agression.

Rappelons que l'accusé de 28 ans, en colère parce que le bar s'apprêtait à fermer et qu'il voulait terminer sa bière, avait dit à la serveuse que si elle appelait les policiers, il s'en prendrait physiquement à l'homme qui prenait place à ses côtés.

Cette menace, il l'a mise à exécution, rouant Joël Mailhot de 18 coups de poing au visage et à la tête, en plus de quatre coups avec le talon de son pied.

La victime de 51 ans est décédée de ses blessures trois jours plus tard.

Rappelons que Kevin Sanders se défend seul, ayant refusé d'être représenté par un avocat.

Chaque fois que le juge lui demande s'il souhaite contre-interroger un témoin, il demeure stoïque debout dans le box des accusés sans répondre.

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