Les oppositions exhortent le ministre Caire à prendre ses responsabilités devant les difficultés du système de paie du gouvernement, le dernier chapitre des ratés de la transformation numérique de l’État.
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«Je m'inquiète sincèrement des capacités du ministre à mener à bien une transition numérique, pourtant essentielle pour nos institutions publiques, a lancé le député solidaire Haroun Bouazzi dans une déclaration écrite envoyée à l’Agence QMI. Il est temps de démarrer une enquête publique pour faire la lumière sur ces fiascos et éviter de les reproduire pour ce qui suit.»
Notre Bureau d’enquête soulignait lundi l’ampleur des ratés du système de paie de la fonction publique. Depuis janvier 2022, c’est le ministère de la cybersécurité et du numérique (MCN) qui est responsable de la rémunération de quelque 80 000 employés de l’État québécois, notamment par l’entremise du projet SAGIR.
Or, ce coûteux projet informatique a occasionné d’importants problèmes, comme des heures non payées, des augmentations salariales ignorées, des relevés incompréhensibles et des sommes versées en trop.
De son côté, le MCN a assuré que des mesures ont été mises en place pour corriger le tir, dont l'embauche d'employés.
Caire doit s’activer, disent les libéraux
«Il serait temps que le ministre du Numérique s’active et assume bien plus que son soi-disant rôle de conseiller, a lâché la députée libérale Michelle Setlakwe. Les conséquences sont sérieuses pour les travailleurs.»
Les libéraux ne vont pas jusqu’à demander une enquête publique comme Québec solidaire, mais ils rappellent qu’ils ont demandé le mois dernier la suspension de «tout projet numérique majeur», ainsi que le passage du ministre Caire en commission parlementaire.
«Top guns»
La situation de la transition numérique atteint des sommets de ridicule, selon le député péquiste Pascal Bérubé, qui a lui aussi raillé le gouvernement.
«Voici un endroit où on aurait besoin de ‘’top guns’’, a-t-il exprimé sur un ton narquois. Si on se met plus dans le trouble avec ce ministère-là qu’avant, tant qu’à ça, qu’on fasse affaire avec ChatGPT. Je pense qu’il y a moins de risques.»
Après trois prises...
Pour les conservateurs, les ratés du système de paie du gouvernement sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ils exigent ni plus ni moins que la démission du ministre Caire.
«Après trois prises, tu es retiré», a réagi Éric Duhaime au téléphone. «Il avait mis son siège en jeu pour le troisième lien, il est responsable des déboires de la SAAQ, et maintenant il est incapable de répondre aux besoins de base des fonctionnaires. Il doit partir.»