Près de 79% des annonces de location offertes sur Airbnb au Québec seraient illégales et l'entreprise devrait retirer plus de 23 000 locations, selon une première étude réalisée par des chercheurs québécois.
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«23 245 : c’est le nombre d’annonces illégales qu’Airbnb doit retirer au Québec, car elles ne présentent pas de numéro d’enregistrement. Est-ce qu’Airbnb respectera ses engagements à long terme? Il est permis d’en douter, considérant le mépris total pour les lois et réglementations affiché par la multinationale un peu partout à travers le monde depuis sa création», dénonce Cédric Dussault, co-porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataire du Québec (RCLALQ).
À la suite de l’incendie qui a fait sept morts dans le Vieux-Port et qui a ravagé un immeuble ayant plusieurs logements offerts illégalement sur Airbnb, la plateforme a annoncé vendredi que toutes les locations illégales seront retirées du site.
Selon l’étude, menée par l’organisme et des chercheurs québécois et présentée mardi, ce serait donc 79 % des 29 482 annonces de locations offertes sur le site Airbnb qui devraient être retirées puisqu’ils ne présenteraient pas de numéro d’enregistrement de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ). Ce dernier est obligatoire pour louer un logement à des fins touristiques.
Phénomène inquiétant
Pour le RCLALQ, le phénomène est d’autant plus inquiétant parce qu’il aggrave la crise du logement.
«Une immense majorité (90 %) des offres de location sont des logements entiers, et s’ils sont offerts en location touristique à cette date-ci, c’est probablement parce qu’ils le sont à longueur d’année. 29 482 logements loués sur Airbnb, c’est presque autant de logements retirés du marché traditionnel », alarme M. Dussault.
Il rappelle par ailleurs qu’Airbnb est seulement la pointe de l’iceberg étant donné que de nombreuses autres plateformes comme Marketplace ou VRBO permettent de louer des logements pour de courtes durées.
Plus de logements sur Airbnb
Ce qui inquiète particulièrement l’organisme de défense des droits des locataires, c’est que la majorité des appartements offerts en location sur la plateforme sont des logements entiers, qui sont retirés du marché locatif.
Par ailleurs, dans plusieurs villes, il y a plus d’appartements en location sur Airbnb que d’appartements inoccupés, ce qui démontre sans contredit l’effet dévastateur de la plateforme sur la crise du logement, démontre le rapport.
«Airbnb est responsable d’une part importante de la pénurie de logements. Dans la plupart des régions, si les logements loués sur Airbnb n’avaient pas été perdus à l’hébergement touristique, le taux d’inoccupation serait en équilibre ou au-dessus du seuil d’équilibre», fait valoir le co-porte-parole du RCLALQ.