Le premier centre multidisciplinaire consacré à la recherche et aux soins chirurgicaux de l’endométriose a ouvert ses portes au Québec, au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à Montréal.
Ce nouvel espace, nommé EndoCARES, offre aux patientes souffrant de douleurs et d'infertilité en raison de l'endométriose «un accès accéléré à des services d’imagerie diagnostique opportuns et spécialisés» ainsi que des soins multidisciplinaires «fondés sur les besoins individuels», a expliqué le CUSM dans un communiqué.
«Les patientes [...] bénéficient maintenant de chirurgies novatrices spécifiques à l'endométriose qui n'étaient pas offertes auparavant au Québec», a-t-on assuré.
Rappelons que l’endométriose est une maladie inflammatoire dans laquelle du tissu ressemblant à l'endomètre (semblable à la paroi interne de l'utérus) se développe à l'extérieur de l'utérus. Elle touche environ une femme sur dix en âge de procréer et provoque généralement la stérilité et des douleurs pelviennes, souvent suffisamment intenses pour limiter la capacité d'une femme à mener des activités quotidiennes normales.
«Alors que la moitié des femmes souffrant d'infertilité et jusqu'à 70 % de celles souffrant de douleurs pelviennes chroniques sont atteintes d'endométriose, les études montrent qu’il y a un délai moyen de sept ans entre le début des symptômes et le diagnostic», a déclaré le Dr Togas Tulandi, chef du département d'obstétrique et de gynécologie du CUSM.
Avec ce centre, qui commence à accueillir les patientes progressivement depuis le début de l’année, l’objectif est de réduire «considérablement» ce délai en réunissant dans une seule et même clinique une équipe de chirurgiens gynécologues spécialisés en chirurgie peu invasive, et plus précisément, dans l'ablation des lésions d'endométriose, et d'autres spécialistes, tels que des chirurgiens de l'intestin, des urologues, des radiologues et des spécialistes de la fertilité.

Photo fournie par le CUSM.
En entrevue avec l’Agence QMI, le Dr Togas Tulandi a confié qu’il s’agissait du premier centre de ce genre dans la province tandis qu’il n’en existe que très peu à l’échelle nationale.
Des patientes qui s’en réjouissent
Il a fallu cinq longues années pour qu'Anisa Gjoka soit orientée vers le Dr Andrew Zakhari et qu'on lui diagnostique une endométriose de stade 4 à l'âge de 25 ans. «Le 8 février 2021, en pleine pandémie, j'ai enfin été opérée, raconte Anisa. Après une opération de quatre heures, et avec seulement quatre petites incisions, ils ont pu retirer soigneusement les lésions d'endométriose, laissant tous mes organes intacts!» a-t-elle raconté.

Photo fournie par le CUSM.
Aujourd'hui âgée de 28 ans, Anisa mène une vie sans douleur, ce qui semblait inimaginable avant d'être soigné. «Je suis très rassurée de savoir qu'EndoCARES existe, qu'il y a enfin quelqu'un à qui je peux m'adresser en cas de besoin, et que les jeunes femmes qui ressentent leurs premiers symptômes se verront épargner des années de souffrance et pourront recevoir les soins experts d’une équipe multidisciplinaire, le tout en un seul lieu.»