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Plainte pour racisme : «C’est un parcours du combattant», reconnaît la Ville de Montréal

Photo Agence QMI / Audrey Sanikopoulos

La Ville de Montréal reconnaît qu’elle doit en faire plus pour lutter contre le racisme vécu par ses employés et compte revoir le processus de dépôt des plaintes. 

«On le reconnaît, c’est un parcours du combattant pour toute personne qui souhaite porter plainte», a lancé mardi Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif et responsable de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques.

Elle faisait partie des personnes présentes à la seconde reddition de compte des actions mises en œuvre par la Ville pour lutter contre les cas de racisme et de discrimination systémique.

Sur les 12 engagements pris en 2022, six ont été respectés, cinq sont considérés en cours et un a été reporté, selon le rapport présenté par la commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques, Bochra Manaï.

«Nous allons accélérer la cadence», a affirmé Mme Ollivier.

Malgré ces actions, le syndicat des cols bleus regroupés de Montréal ne se sent pas écouté.

«Ça fait plus d’un an qu’on demande d’avoir des recommandations, de faire partie des enquêtes, et ça nous est refusé», a réagi Marilou Lamoureux, vice-présidente du syndicat. «Les membres ont moins confiance d’aller vers ces types de processus parce qu’ils n’ont pas de retour.»

Quelques semaines plus tôt, la présidente du syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal, Guylaine Dionne, dressait le même portrait pour les cols blancs.

Un seul endroit pour toutes les plaintes

La Ville va mettre en place d’un guichet unique pour le dépôt des plaintes d’ici l’été prochain. Un comité externe sera nommé pour valider ce nouveau système.

«Il y a vraiment beaucoup d’intervenants [pour les plaintes] et jusqu’à présent les gens avaient de la difficulté à naviguer», a-t-elle souligné.

À l’heure actuelle, des plaintes peuvent être déposées à la Division respect de la personne, à l’Ombudsman, à la Commission de la fonction publique ou encore au contrôleur, a énuméré Mme Ollivier.

Le Bureau de la commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques a également reçu une trentaine de plaintes d’employés au cours de l’année.

Pourtant, il ne s’agirait pas du mandat de la commissaire Manaï. «Selon la recommandation de l’Office de consultation publique de Montréal, ce n’est pas elle qui s’occupe des enquêtes», a averti Serge Lamontagne, directeur général de la Ville de Montréal.

Des sanctions similaires

Mme Ollivier a aussi admis que les sanctions, pour avoir par exemple insulté un de ses collègues, sont parfois appliquées de «façon disparate» dans les 19 arrondissements.

Les sanctions sont souvent gérées au cas par cas et ne sont pas établies de la même façon entre les différents niveaux d’emploi.

«Pour l’instant, les sanctions sont prévues dans les conventions collectives pour les employés syndiqués et dans la Loi sur les normes du travail pour les gestionnaires et les cadres», a expliqué la présidente du comité exécutif.

Deux cas similaires n’auraient donc peut-être pas le même traitement dépendamment du contexte.

«Il y aura une révision des sanctions et des mesures disciplinaires contre les agresseurs et les harceleurs», a assuré Mme Ollivier.

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