Le procès de Kevin Sanders, cet homme accusé d’avoir battu à mort Joël Mailhot dans un bar de Sherbrooke en août 2020, s’est poursuivi mardi avec le témoignage de la serveuse présente à la Taverne Urbaine le soir de l’agression.
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La serveuse et l'accusé se connaissaient avant le drame. La veille de l’agression, au moment de la fermeture de la Taverne Urbaine, elle avait demandé à Sanders de l’accompagner à un autre établissement, l’Otre Zone. Sur place, elle a rejoint des amis, puis est repartie avec un autre homme.
Le lendemain, l'accusé était contrarié, selon la serveuse. Elle l'a salué à son arrivée à la Taverne Urbaine, mais Sanders lui aurait répondu sur un ton agressif «tu fermes ta gueule pis tu me sers».
«Tu m'as emmené dans un bar de "fif" pour me laisser là tout seul!», aurait-il ajouté.
Pendant les heures qui ont suivi, Sophie Morin dit s'être sentie menacée, l'accusé ne cessant de la suivre d'un regard intimidant.
Elle aurait même mentionné à la victime Joël Mailhot, alors que les deux fumaient une cigarette à l'extérieur, avoir peur pour sa vie.
Au moment de fermer un vers 23 h 15, Kevin Sanders lui aurait dit de fermer sa gueule et de le laisser boire sa bière.
«Ne m'oblige pas à appeler les policiers pour te sortir», lui aurait rétorqué la serveuse.
C'est à ce moment qu'il aurait déclaré «si tu appelles les policiers, je vais lui péter la gueule!» en pointant Joël Mailhot.
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La serveuse a pris le téléphone et commencé à signaler, puis Sanders s'est levé pour empoigner la victime et la projeter au sol.
Une ordonnance de non-publication interdit de montrer les images de l'agression.
On y voit l'accusé de 28 ans asséner 18 coups de poing au visage de l'homme de 51 ans et quatre violents coups de pied à la tête, avant de quitter le bar en donnant un coup de pied sur une chaise.
L'accusé a été arrêté quelques minutes plus tard. Une caméra de surveillance l’a montré, d'un calme désarmant, escorté par les policiers avant d'être conduit à l'hôpital pour soigner sa blessure à la tête.
Retenant ses larmes, la voix tremblotante en par moment, Sophie Morin a témoigné qu'en attendant les policiers, elle a couché la victime sur le côté parce qu'il s'étouffait avec son sang, lui avoir donné des tapes sur les épaules pour l'aider à reprendre conscience et lui avoir pris la main, afin qu'il sache qu'il n'était pas seul.
Les sept hommes et cinq femmes du jury ont pu voir la vidéo saisissante de l'agression. Ils l'ont fait sans détourner les yeux malgré la violence des images.
Joël Mailhot, 51 ans, est décédé de ses blessures trois jours plus tard.
La poursuite fera entendre son dernier témoin jeudi.
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