Une station du Réseau express métropolitain (REM) devra être ajoutée dans le secteur industriel Bridge-Bonaventure pour que la construction de milliers de logements dans ce quartier proche du centre-ville aille de l’avant, juge la Ville de Montréal.
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«Ça nous prend une station du REM», a soutenu mercredi Robert Beaudry, responsable de l'urbanisme au comité exécutif de la Ville.
À l’heure actuelle, ce secteur assez pauvre en transport collectif abrite les Forges de Montréal, le studio MELS, mais aussi des activités du Port de Montréal et du CN.
La Ville de Montréal souhaite cependant aller de l’avant pour la construction de près de 7600 habitations autour de ces industries. De ce nombre, on compte 1100 logements abordables et 1100 logements sociaux en raison du règlement «20-20-20», qui oblige la construction de telles unités.
Pour développer ce quartier, l’administration Plante compte sur la création d’une nouvelle station du REM. Ce transport est toutefois géré par la CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui devra donner son feu vert.
«Notre priorité est de mettre en service le projet de référence du REM avec ses 67 km et 26 stations», a réagi Emmanuelle Rouillard-Moreau, porte-parole de CDPQ Infra. «Toute modification à la portée de celui-ci doit s’inscrire dans le cadre de collaboration en place entre le gouvernement du Québec et CDPQ Infra».
La station Griffintown-Bernard-Landry est déjà prévue à environ un kilomètre de Bridge-Bonaventure, mais elle ne serait pas suffisante, d’après M. Beaudry.
Selon lui, Québec est également rangé du côté de la Ville pour qu’une station supplémentaire voit le jour.
«Une station REM dans ce secteur-là est un investissement parce que ça fait levier à un développement économique et urbain. Ça permet de capter des revenus», a-t-il avancé.
Un feu vert attendu par les promoteurs
Un consortium de promoteurs - dont Devimco, Broccolini, le Groupe MACH et COPRIM - attendait l’accord de la Ville depuis plusieurs mois pour pouvoir aller de l’avant dans leur projet de développement du secteur.
Ils avaient notamment besoin que le zonage du secteur soit revu pour permettre l’arrivée de logements.
Les promoteurs ont pris acte du plan de la Ville, a confirmé André Bouthillier, vice-président du cabinet de relations publiques National. «Les membres [du consortium] prendront le temps de l’analyser et poursuivront leurs discussions productives avec la Ville de Montréal au cours des prochaines semaines.»
Un premier quartier sans voiture?
En plus du développement du transport collectif, la Ville va aménager environ 12 kilomètres de pistes cyclables et rendre les berges du fleuve accessibles.
Rappelons que le gouvernement fédéral a prévu de l’argent dans son budget déposé mardi pour transformer l’autoroute qui longe le fleuve à cet endroit en boulevard urbain.
Pour le conseiller de Saint-Henri-Petite-Bourgogne-Pointe-Saint-Charles-Griffintown, Craig Sauvé, la Ville devrait saisir cette opportunité pour en faire «le premier quartier sans auto privée au Canada».
«Cette occasion de créer un quartier visionnaire et durable est grandement facilitée par le passage du REM au cœur du quartier, garantissant une accessibilité et un transport de haute qualité», a-t-il affirmé.
Le plan prévoit actuellement de 2500 à 3000 stationnements privés dans le secteur du Bassin Peel.
L’administration Plante déposera son plan de mise en valeur du secteur lors du prochain conseil municipal en avril. Il sera également soumis à une consultation publique.